Invités à faire part de leurs préoccupations, les membres du Cluster maritime français (CMF) ont proposé de nouveaux thèmes de réflexion, expliquait le 22 septembre Francis Vallat, président du CMF.
Le conseil d’administration de juillet a retenu les sujets suivants.
Des « Salvage masters » français? « À peu près seul Charles Claden possède en France les compétences pour gérer les problèmes dus à la multiplicité des acteurs lors des événements de mer. Doit-on s’assurer de la continuité de cette compétence nationale, sachant que d’autres acteurs peuvent prendre le relais (néerlandais) et comment s’assurer de cette continuité? »
Diversité et monde maritime. En clair, comment gérer la mixité culturelle et religieuse des équipages de la flotte de commerce, sachant que cette donnée est maintenant structurelle. Ce thème a été proposé par un DRH d’une grande entreprise qui s’est retrouvé un beau jour avec un équipage composé de pratiquants de trois religions. Aucun endroit sur le navire ne permettait de pratiquer hormis d’anciennes toilettes transformées qu’il était délicat de proposer comme lieu œcuménique, explique Francis Vallat.
Outremer. La France dispose d’une zee particulièrement vaste. « Or, on ne peut nier qu’elle soit sous-exploitée alors même que la France demande un élargissement » de près d’un million de km2. D’où l’idée d’essayer de voir ce qu’il est possible de faire du point de vue pêche, recherche, énergie sans oublier les fameux nodules polymétalliques qui firent tant parler dans les années 70. Le périmètre de ce groupe d’études n’est pas encore bien défini.
Reprise ou non du groupe de « coopération Marine nationale-Marine marchande »? Compte tenu de la menace que représente la piraterie au large de la Somalie, des adhérents du CMF ont suggéré de reprendre les travaux de ce groupe de travail. La direction du CMF « rediscutera avec la Marine nationale (MN) pour envisager la résurgence ou non du groupe ». La menace touchant tant les navires de commerce que de pêche sans oublier la grande plaisance, le CMF serait l’espace de dialogue le plus approprié pour étudier avec la MN les voies et moyens de parer le danger.
Mise en commun de compétences maritimes. D’ici à la fin octobre devrait être signé un accord-cadre visant à faciliter la reconversion des personnels de la Marine nationale dans le secteur maritime civil. Mais il est encore trop tôt pour en parler.
Presque un serpent de mer, d’ici à la fin de l’année au plus tard, affirme Francis Vallat, le fonds d’investissement maritime devrait enfin voir le jour avec un premier montant de 20 M€ environ.
Le kit pavillon bis: assistance Marine nationale comprise
Le président du CMF est très satisfait du travail réalisé par la Marine Nationale pour protéger les navires battant pavillon français et des réflexions en cours pour améliorer les dispositifs. En effet, les situations sont diverses: protéger le trafic maritime transitant par le golfe d’Aden, assurer le bon acheminement du programme d’aide alimentaire destinée à la Somalie ou sécuriser les zones de pêche dépendent de réalités juridiques et géographiques très différentes. En outre, aucune marine militaire occidentale n’a les moyens de tout faire seule.
Pour diverses raisons, le président du CMF ne peut reprendre à son compte les propos de Marc Saverys, p.-d.g. de la CMB, en novembre 2002 à Toulon. Exploitant du Limburg, immatriculé au TAAF, Marc Saverys expliquait que l’on apprécie mieux d’appartenir à un grand pays doté d’une flotte de guerre quand on vit dans un petit pays. Ainsi, même un registre de complaisance, selon le p.-d.g. de la CMB, comme le TAAF, bénéficie d’une sorte d’assistance Marine nationale peu coûteuse pour son bénéficiaire car largement payée par le contribuable. En temps de crise, le registre national bis redevient « attrayant ».