Le littoral sud de la Bretagne compte plusieurs petits ports dont le trafic est souvent restreint, voire en déclin, ou a contrario se maintient sur un seul produit. La flambée du prix du carburant pourrait relancer leur vocation de cabotage. Les quais sous-employés ne manquent pas.
À son sud-ouest, la région compte trois ports. Douarnenez est bien abrité et peut recevoir des navires de 100 m. Son trafic est en nette réduction en raison de la faiblesse de son hinterland. Ses 38 000 t sont constituées essentiellement de gazole pour la pêche, avec un peu de thon congelé en entrée et d’expédition de maquereau congelé. Le port de Quimper est situé à 15 km de la mer et offre un quai d’une centaine de mètres. Il est spécialisé dans les matériaux marins, le sable pour la construction et le maërl pour les amendements, pour un total de l’ordre de 250 000 t. Le trafic repose sur Sablimaris, seul opérateur installé, qui est desservi par le Penfret, des Sabliers de l’Odet. Le trafic de maërl est voué à disparaître en raison d’une victoire écologique pour la défense des fonds marins. Le port reçoit aussi un trafic saisonnier de passagers, ce qui pourrait inciter la chambre de commerce de Quimper à y implanter une petite gare maritime. Concarneau a disparu de la carte des ports de cabotage alors qu’il peut recevoir des navires de plus de 100 m. La réduction de la flotte de pêche a mis fin à la livraison d’hydrocarbures par mer. Les conserveurs ne font plus venir leur thon congelé entier. Ils achètent des filets sous les tropiques, qui arrivent par conteneurs dans les grands ports. Il y a trois ans, les mareyeurs avaient refusé l’installation d’un trafic sablier, craignant une turbidité de l’eau qui leur sert à laver les poissons. Concarneau est par ailleurs l’un des principaux pôles français de construction et de réparation navale.
Dans le Morbihan, Vannes est le siège de l’armement de cabotage TM qui dessert en fret trois îles, Belle-Île, Groix et Yeu, avec 3 navires de charge. À Vannes, il dispose d’un quai de 100 m où il réalise un trafic de 75 000 t sur un total de 100 000 t. Le reste de son trafic est réalisé à partir du port du Rohu en rade de Lorient et des Sables d’Olonne. Par ailleurs, Belle-Île et Yeu sont desservis en hydrocarbures par le caboteur Anatife, qui est propriété des conseils généraux de Vendée et du Morbihan et qui est géré par Marine Énergie. Enfin Redon est un port intérieur géré par la chambre de commerce de Rennes. Un quai de 80 m accueille les sabliers venus par la Vilaine dont l’embouchure est dans le Morbihan, avec une limite de 80 m de long et 4,3 m de tirant d’eau imposée par l’écluse du barrage d’Arzal. Le trafic est alimenté par deux navires de la compagnie des Sablières (groupe Charier), les Pays de Loire et Saint-Germain, à raison d’une soixantaine de livraisons annuelles pour un total proche des 90 000 t, destinées à l’industrie de la construction. Redon s’est prêté dans le passé à un trafic d’ammonitrates. Sa position géographique, au milieu des terres, pourrait lui donner une nouvelle chance dans le futur.