Le 24 septembre, Dan Ryan, président d’APL en Chine, s’est inquiété de l’économie du transport maritime. « L’augmentation de capacité des routes Europe/Asie entraîne une situation pire que la précédente. » À la fin des années 90, la crise avait envoyé à l’ancre bon nombre de navires pour faire face à une surcapacité. Avec la construction des porte-conteneurs géants de plus de 10 000 EVP, les premiers effets de la crise actuelle paraissent bien plus alarmants. La surcapacité prend une autre dimension. Une situation qui rappelle étrangement celle des « super tankers ». Construits pour emprunter la route par le cap de Bonne Espérance et pallier la crise du canal de Suez, ils devinrent obsolètes quand le canal fut rouvert. Mêmes faits, même punition. En se lançant dans la course au gigantisme, souvent décriée par certains analystes, les armateurs de porte-conteneurs n’ont pas anticipé la baisse de cycle. Chacun s’est persuadé qu’entre la Chine, l’Inde et le Brésil, il en resterait bien un pour jouer le rôle de moteur de l’économie mondiale. Erreur. Et les chantiers ont construit. Ils ont rempli leurs carnets de commande et aujourd’hui, avec la crise du crédit, leur avenir s’assombrit. Les armateurs ont bâti un colosse aux pieds d’argile. L’entrée des navires de 14 000 EVP alourdit le secteur. Les premières fissures apparaissent.
7 jours en mer
Un colosse au pied d’argile
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