Le syndicat britannique de navigants Nautilus a demandé aux autorités de remédier au « scandale déjà ancien de la fatigue à la mer ».
« Il faut trouver les moyens de mieux faire appliquer la réglementation », a déclaré son secrétaire général Brian Orrell, qui a rencontré récemment le ministre de la Marine marchande Jim Fitzpatrick à ce sujet. Il a incité les membres du syndicat à noter leurs heures de travail et à signaler les infractions à la réglementation.
La préoccupation de Nautilus fait suite à la publication des conclusions d’une enquête, entreprise pendant six ans par l’université de Cardiff sur les conditions de travail des marins. Environ 50 % d’entre eux considèrent leurs heures de travail tellement excessives qu’elles représentent un risque pour leur sécurité personnelle. Un sur quatre a reconnu s’être endormi à la passerelle, à cause des heures de travail trop nombreuses. La fatigue est « constamment associée à un mauvais sommeil, des facteurs d’ambiance négatifs, des exigences de travail élevées et un stress aigu », écrit l’étude. Parmi les autres causes importantes, figurent notamment les fréquentes girations dans les ports, les risques physiques professionnels, des journées de travail de plus de 12 heures et le passage au travail dans les ports.
Les vraquiers de petites tailles sont les plus concernés, en raison de la fréquence des escales, de la variété des cargaisons et des longues périodes de pilotage. « Les méthodes actuelles de rédaction des rapports sont mal adaptées au signalement des facteurs relatifs à la fatigue », poursuit l’étude. Dans certains cas, le problème de la fatigue est occulté par « le fait qu’un nombre inquiétant de membres d’équipage falsifie les documents ».
« La fatigue peut être traitée à trois niveaux: législation, entreprise et prise de conscience personnelle, conclut l’étude, le succès ne sera atteint que si les trois sont impliquées de façon coopérative ».