France: des disponibilités en baisse

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La récolte française 2007, sur laquelle s’appuie la campagne céréalière 2007-2008 a été plutôt décevante. Alors qu’en tout début juillet 2007, on s’attendait à une récolte de blé en hausse, la moisson a finalement été décevante en raison des précipitations qui ont affecté les deux-tiers Nord du pays en juillet. Les volumes ont été de ce fait plus limités. « La récolte 2007 aura été marquée par une météorologie atypique: sécheresse en avril, puis été particulièrement pluvieux », soulignait l’ONIGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures) début septembre.

Dans ces conditions, la production a sensiblement diminué, les rendements étant inférieurs à ceux de l’année précédente (64,3 quintaux/hectare contre 69,5 en 2006). La production de blé tendre s’est finalement établie à 30,8 Mt, soit 7,6 % de moins qu’en 2006 (33,3 Mt). Pour sa part, l’orge a enregistré une baisse de production de 8,9 % (9,6 Mt contre 10,5 Mt). Le maïs a bénéficié à contrario d’un niveau de récolte en progression de 16,1 % avec 14,4 Mt, contre 12,4 Mt en 2006; mais il faut préciser que la récolte 2006 était l’une des moins bonnes de ces dernières années.

Avec un volume récolté inférieur et un stock de report de l’année précédente également en baisse, les disponibilités de blé sur le marché étaient moindres qu’en 2006. Globalement, selon l’ONIGC, le total des ressources s’élevait à 30,3 Mt, soit 7,3 % en dessous de la campagne précédente. La qualité des céréales collectées est apparue assez moyenne, généralement inférieure aux normes internationales pour ce qui concerne les caractéristiques physiques.

Le blé délaissé pour l’alimentation animale

Les utilisations intérieures ont diminué globalement de 6,8 % (14,3 Mt contre 15,3 Mt): les composantes traditionnelles de celles-ci n’ont pas vraiment bougé d’une année sur l’autre, à l’exception des volumes destinés à l’alimentation du bétail. Ces derniers ont sensiblement diminué, passant de 6 Mt en 2006/2007 à 4,7 Mt en 2007/2008. C’est l’évolution des prix des céréales qui a conduit les fabricants d’aliments du bétail a développé l’usage du maïs (+ 60 %) au détriment du blé (− 22 %). La profession a également eu recours au sorgho. Un usage plus important du maïs et du sorgho a conduit à un développement des importations de ces deux produits.

Un autre poste des usages intérieurs a connu une évolution sensible, celui de la filière des bio-carburants: cependant, les tonnages destinés à cette activité demeurent limités: 600 000 t sur la campagne 2007/2008 (il s’agit des volumes destinés à l’usine BENP de Lillebonne).

Sur le plan des ventes sur l’Union Européenne et des exportations sur pays tiers, les tonnages traités pendant cette campagne ont été en baisse. D’après les dernières prévisions de l’ONIGC (juillet 2008), la France a exporté au total 12,5 Mt de blé tendre, soit 10,9 % de moins qu’en 2006-2007, dont 7,3 Mt sur les pays de l’UE (− 13,3 %) et 5 Mt sur pays tiers (− 7,5 %). Les volumes en blé dur sont également en diminution avec un global de 1,1 Mt (− 19 %) dont 0,7 Mt sur l’UE et 0,4 Mt sur pays tiers (− 40 %). Cesdiminutions tiennent à plusieurs facteurs: la baisse des disponibilités, un niveau élevé des prix et un rapport défavorable entre l’euro et le dollar.

Sur l’Union Européenne, les trois principales destinations du blé tendre ont été l’Italie, la Belgique et l’Espagne. Sur pays tiers, le Maghreb est demeuré la zone privilégiée des sorties (l’Algérie en particulier). « Le Yemen a également doublé ses achats par rapport aux niveaux habituels », note l’Office.

Avec une production et un stock de report en baisse, l’orge a connu sur la campagne une baisse globale des expéditions de près de 13,8 % à 4,3 Mt. Ce sont les ventes sur l’UE qui absorbent la totalité de la contraction avec 3,2 Mt alors que les exportations sur pays tiers sont en hausse avec 1,1 Mt (+ 40 %). Pour l’UE, l’Espagne ayant enregistré une bonne récolte 2007, a réduit sa demande. Sur pays tiers, l’Arabie Saoudite a doublé ses tonnages. Enfin, le maïs, destiné essentiellement au besoins intra-européens, a vu ses volumes expédiés diminuer globalement de 8,6 % à 5,2 Mt, l’Union Européenne étant destinatrice de près de 5 Mt (− 10,8 %).

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