Avec une disponibilité moindre de céréales, les chargements dans les ports ont bien évidemment diminué. La baisse a été quasiment générale pour les ports concernés, exception faite de Nantes/Saint-Nazaire qui a connu un mouvement inverse. Tour d’horizon national. Avec un volume en baisse et une qualité décevante, on pouvait évidemment s’attendre à un ralentissement des expéditions. La situation mondiale aurait pu aider à doper les exportations, mais les prix élevés sont venus limiter les ambitions. Aussi, du Nord au Sud, les trafics céréaliers portuaires à l’export font-ils grise mine. Toujours loin devant les autres ports hexagonaux, Rouen a vu son tonnage amputer de près de 16 % à 4,58 Mt. Comme nous l’expliquons par ailleurs, cette année 2007/2008, sans être le plus mauvais résultat depuis une vingtaine d’années, se range tout de même dans la catégorie des moins bons. La baisse a notamment concerné le blé (− 19,7 %) alors que les sorties d’orge étaient en progression de 5 %.
Au Nord, Dunkerque enregistre un résultat en légère baisse par rapport à 2006/2007: avec 0,58 Mt, la contraction s’établit à 4,6 %. Néanmoins, on reste bien en-dessous des scores des campagnes précédentes (1,14 Mt en 2005/2006 et 1,21 Mt en 2004/2005). Le blé a progressé notamment avec 0,41 Mt (+ 26,3 %), tandis que l’orge affichait une diminution de 38,7 % (0,18 Mt). Côté blé, il faut souligner le très bon tonnage réalisé au départ de Dunkerque sur le Maroc (destination inexistante l’année précédente). Les sorties d’orge n’ont concerné que quatre pays alors que l’on en dénombrait dix pendant la campagne 2006/2007.
En Seine fluviale, les chargements ont connu une contraction de 9,3 % à 0,14 Mt. Elles sont réalisées majoritairement depuis le silo de Bonnières et pour quelques volumes depuis Limay et Vernon. Les Iles britanniques ont été destinataires de 95,7 % des tonnages (blé).
Façade Atlantique: Nantes en hausse
Sur la façade Atlantique, les résultats sont mitigés. Nantes est pour cette campagne le seul grand port à connaître une progression de ses sorties, avec, au global, 0,91 Mt, soit 17,4 % de plus qu’en 2006/2007. Cependant, le chiffre de 2007/2008 reste inférieur aux deux campagnes précédentes (1,32 Mt en 2005/2006 et 0,93 Mt en 2004/2005). Nantes/Saint-Nazaire bénéficie pour cette campagne d’une croissance de ses expéditions de blé avec 0,84 Mt (+ 26,7 %), alors que l’orge et le maïs sont en retrait (− 37,5 % et − 34,6 % respectivement). Toutes céréales confondues, les destinations UE sont en baisse (67,4 % contre 72,3 % en 2006/2007), alors que les pays tiers ont reçu 32,6 % (contre 27,6 %). Ajoutons que trois pays pèsent ensemble les deux-tiers des sorties nantaises, le Portugal, l’Algérie et l’Italie.
La Rochelle-Pallice, second port français pour cette activité, présente pour cette campagne un résultat très légèrement inférieur à l’an passé, avec 2,34 Mt (− 1,9 %). Entre les trois céréales, les mouvements sont peu importants (− 3,5 % pour le blé, − 2,1 % pour le maïs, + 3 % pour l’orge). Bordeaux perd pour sa part 10,5 % de son tonnage avec 1,13 Mt. Le maïs occupe bien sûr la première place des expéditions, soit 0,92 Mt (− 6,5 %). Du fait de la prédominance du maïs, Bordeaux réalise une part très majoritaire de ses sorties sur l’UE, soit 89,4 % (et donc 10,6 % sur pays tiers). On peut d’ailleurs noter que c’est moins qu’en 2006/2007 (96,5 % d’export sur l’UE et 3,5 % seulement sur pays tiers).