La huitième expédition de recherches pour éclaircir le « mystère Lapérouse » commencera le 16 septembre à Vanikoro (Pacifique Sud), en présence du ministre de la Défense Hervé Morin.
Il s’agit de poursuivre, en mer et à terre, les fouilles pour retrouver d’autres vestiges des navires L’Astrolabe et La-Boussole de l’explorateur et capitaine de vaisseau Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse, disparus en 1788 au large de l’île de Vanikoro. Le « mystère Lapérouse » repose sur le fait que leur disparition n’a été connue que 40 ans plus tard, grâce aux traditions orales des indigènes. Cette année, L’opération Lapérouse se terminera avant la période des cyclones. Elle est entreprise par une délégation interministérielle (Défense, Affaires étrangères, Culture et Communications, Enseignement supérieur et Recherche), l’Institut de recherche pour le développement, le Groupe de recherche en archéologie navale, le Musée du quai Branly, le Musée de l’homme et l’association Salomon. Le bâtiment de transport léger Dumont-d’Urville de la Marine nationale restera sur zone pendant 30 jours avec, à son bord, 70 participants dont une trentaine de scientifiques et chercheurs. En avril et mai, les plongeurs du patrouilleur La-Glorieuse ont déblayé le site des épaves, qui avait été recouvert par du corail, à l’issue de l’expédition précédente en 2005, pour éviter les pillages. Au cours d’une conférence de presse à Paris le 8 septembre, l’amiral Jean-Louis Battet, ancien chef d’état-major de la Marine et délégué interministériel pour l’opération Lapérouse a donné les précisions suivantes:
• « en mer, l’expédition de 2005 n’a pas fini de fouiller l’épave de La-Boussole, qui a heurté un récif en marche arrière; on espère trouver des objets ayant appartenu à M. de Lapérouse »;
• « à terre, il est difficile de fouiller, on espère trouver la trace et des témoignages du camp où ont vécu les survivants; on n’a pas trouvé de sépulture; on a seulement trouvé un petit morceau de camp, une partie est peut-être sous l’eau car la terre a reculé depuis (le naufrage) ».
L’opération Lapérouse, outre ses aspects historique et scientifique, présente un volet humanitaire. En effet, l’un des mécènes, Direct Médica, a mis au point une pommade, qui guérit et permettra d’éradiquer la mycose de Vanikoro, dont souffrent ses habitants. D’autres mécènes aux activités diverses participent à l’opération: le groupe Eramet (maison mère de la société Le Nickel en Nouvelle-Calédonie), CGG Veritas, Veolia Environnement, le SHOM, l’Institut de recherches criminelle de la gendarmerie, le CNRS, l’Institut universitaire de recherche clinique de Montpellier, l’Étude généalogique Maillard, Profil Nature et les villes d’Albi et de Versailles. De son côté, le Musée national de la Marine organise des con férences et une exposition sur le « mystère Lapérouse » jusqu’au 20 octobre. Enfin, les résultats des recherches de l’opération Lapérouse seront publiés l’année prochaine dans des revues scientifiques spécialisées.