Nicolas Sarkozy a confirmé que l’État allait entrer dans le capital des ex-Chantiers de l’Atlantique et de Lorient. Par ailleurs, il a prôné leur rapprochement avec DCNS.
Venu à Saint-Nazaire pour une courte visite du chantier de construction navale Aker Yards, Le Président de la République a d’abord rencontré les organisations syndicales et le président du groupe coréen STX, Duk Soo Kang, propriétaire du groupe norvégien Aker Yards depuis la mi-août, à hauteur de 88 %, environ.
Puis, il a pris la parole devant plusieurs centaines d’ouvriers, en tenue de travail, rassemblés dans la future salle de spectacle du paquebot MSC-Fantasia en cours d’armement. Il a rappelé que « les Chantiers sont un outil industriel stratégique pour la défense nationale (…) Dès lors, l’État a le droit de soumettre la prise de contrôle de cette entreprise à un certain nombre de conditions. Tout cela a été consigné dans un accord signé par M. Kang. (…) STX s’engage à maintenir sur le territoire français les compétences, les technologies et l’outil industriel, donc le savoir-faire unique des Chantiers de l’Atlantique. STX s’engage à ne pas développer de capacités concurrentes de celles des chantiers dans le domaine des paquebots ».
Pour le président, « le plus important, c’est que STX a donné des gages concrets de son intention de respecter ces engagements en nouant un partenariat capitalistique avec l’État ». Il a ainsi confirmé le montage financier élaboré en juin avec le Premier ministre. « Le prix sera déterminé sur la base de la valorisation des Chantiers de l’Atlantique », a ajouté le 7 septembre, la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, au « Grand Jury-RTL-Le Monde-LCI ».
Ainsi, dans les semaines qui viennent, l’État devrait acheter 9 % du capital des ex-Chantiers de l’Atlantique, et devrait racheter, en 2010, les 25 % que détient encore le groupe Alstom. Les actionnaires français auraient alors 34 %, donc une minorité de blocage, avec un droit de regard sur les grandes décisions stratégiques. « Nous appliquons le décret sur les industries stratégiques. C’est une première », a souligné Nicolas Sarkozy.
Toujours sur l’avenir de la construction navale en France, le Président s’est demandé « si l’on pouvait durablement rester avec un chantier qui construit du civil et un autre du militaire ». En d’autres termes, ne faudrait-il pas engager un rapprochement entre DCNS et les chantiers nazairiens.
Quant à Jean-Marie Poimboeuf, PDG de DCNS, lors des 6e universités d’été de la défense à Saint-Malo les 8 et 9 septembre dernier, il a rappelé dans les colonnes du quotidien Le Télégramme: « J’ai toujours dit qu’une coopération avec les Chantiers de Saint-Nazaire avait du sens, beaucoup de sens. La preuve nous avons construit ensemble les deux BPC. Nous avons développé et réalisé en parfaite coopération le projet du deuxième porte-avion ». Coopération, mais pas rapprochement.
Nicolas Sarkozy a promis de revenir chaque année à Saint-Nazaire. Pour faire le point.