L’Ardeva, l’Association de défense des victimes de l’amiante, que préside Pierre Pluta à Dunkerque croit enfin tenir une revanche. Après la mise en examen de l’ancien médecin du travail du port de Dunkerque le 22 juillet dernier, huit jours plus tard, le juge Bertella Geoffroy, du pôle judiciaire de santé publique à Paris a mis en examen les deux derniers directeurs du chantier de construction navale Normed à Dunkerque, Jacques Brayard (81 ans) et Michel Betous (74 ans). Appuyé par l’Ardéva, un ancien salarié du chantier avait déposé plainte. Le plaignant est depuis décédé à l’âge de 53 ans des suites d’un mésothéliome, le cancer de l’amiante. Une première procédure lancée en 1997 contre les deux directeurs avait échoué jusqu’en cassation. Pierre Pluta estime que cette nouvelle procédure a des chances d’aboutir, du fait de la spécialisation de la juridiction. Cette spécialisation, et changement d’attitude de l’autorité judicaire s’explique, estime l’Ardeva, par l’action menée pendant près de deux ans, connue de Dunkerque à Paris sous le nom de « marches des veuves de l’amiante ». Depuis deux séries de condamnations ont été prononcées dans le nord, à l’encontre de dirigeants de la grande industrie de la chaudronnerie et de l’énergie. Les marches des veuves ont été interrompues au printemps 2006.
Professions
Les anciens dirigeants de Normed de nouveau mis en examen
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