STX est-il surendetté? C’est la question que pose le syndicat CFE-CGC Aker Yards Saint-Nazaire. Après avoir rappelé que le Coréen STX vient d’annoncer qu’il possède 90 % des actions du groupe norvégien Aker Yards propriétaire de 75 % des ex-Chantiers de l’Atlantique (JMM no 4627-4628, 22 août 2008, p. 23). Après avoir également signalé qu’il n’y avait pas « un mot sur les filiales nazairiennes Solution (Bureau d’études) et Cabins, et pas un mot sur la stratégie du groupe », ce syndicat rapporte que le Korea Times du 19 août, en faisant état de l’endettement des groupes coréens, écrit que STX tient la médaille d’or avec 1 478 %. Il y a un an, le taux était déjà de 326 %.
Selon STX, indique la CFE-CGC, ce ne serait pas des dettes, mais des avances sur contrats. « Dans ce cas, toutes les entreprises recevant ce type d’avance devraient avoir des ratios équivalents. Ce n’est pas le cas. Ou alors STX applique de curieuses règles comptables », s’étonne le syndicat. « En Europe, ce serait le dépôt de bilan depuis longtemps. Est-ce là l’actionnaire industriel de référence que certains voient en STX? », s’interroge-t-il. Aussi, la CFE-CGC se pose plusieurs questions: « Qui est vraiment notre actionnaire? Comment finance-t-il sa croissance, et qui le soutient? De telles règles comptables ne sont-elles pas une distorsion de concurrence? Dans ce cas, pourquoi la Commission européenne n’a-t-elle rien trouvé à redire? Que valent les engagements passés à une entreprise dans cette situation? le Gouvernement la connaissait-il en signant un accord avec STX? Enfin, quelle est la stratégie de STX, avec quels moyens (des dettes) et quelles conséquences sociales? ».