Libye: une nouvelle voie pour les États enclavés?

Les 24 et 25 juin, se tenait à Tripoli, le séminaire Coastalibya durant lequel une centaine d’industriels et de décideurs économiques libyens se sont vus présenter tous les avantages que présentent les entreprises françaises en matière, notamment, d’aménagement des ports, de lutte contre la pollution et de construction navale. La lettre d’informations de juillet du Pôle Mer Bretagne souligne ainsi que l’aménagement des ports de Tripoli, de Derna et de Benghazi pourrait faire l’objet d’une coopération franco libyenne pour y développer une activité logistique et d’accueil de paquebots. « Le port de Benghazi, idéalement situé à la sortie du canal de Suez pourrait constituer un hub entre le Moyen-Orient et l’Europe du Sud », affirme-t-on sans autre explication. Selon le site www.republicoftogo.com, Jacques Dupuydauby, p.-d.g. de Progosa et gestionnaire d’un terminal conteneurisé à Lomé, a organisé début juillet une conférence de presse localement pour annoncer (avec un peu d’avance peut-être) qu’il s’était allié au Libya Africa Investment Portfolio (LAP) pour « financer plusieurs ports secs dans l’hinterland (Burkina, Niger et Mali) permettant de drainer les marchandises via le port de Lomé ».L’accord prévoirait également la création d’une compagnie maritime de cabotage entre Lomé et les ports africains ainsi qu’une société de transport routier disposant de 500 camions.

Dans la foulée, Jacques Dupuydauby a annoncé l’alliance entre sa fondation humanitaire basée au Togo et celle de Jacques Chirac.

Selon nos informations, cela fait des années que des intérêts libyens étudient les voies et moyens de desservir les pays enclavés africains via les ports libyens et une autoroute quasiment déserte déjà construite. Un transporteur routier disposant de toutes sortes de semi-remorques adaptés au désert serait déjà opérationnel et travaillerait sans se soucier exagérément de la rentabilité économique de ses prestations. Un discret accord maritime existerait également entre la Libye et CMA-CGM pour desservir le pays, via Malte par exemple, autre place « idéalement située à la sortie du canal de Suez ».