Le Natissa: des explications prochainement

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Le rapport du Bureau Enquête Accidents de mer sur l’échouement le 1er avril du Natissa sur l’île de Porquerolles devrait être rendu public en septembre. Transportant 1 400 t. de ciment chargé à Nice, ce petit cargo maltais avait créé une certaine émotion durant les quelques heures passées avec son « nez » dans les rochers de la pointe Sud-Est de Porquerolles.

Une émotion sans commune mesure cependant avec celle suscitée par l’échouement du cargo néerlandais Artemis sur la plage des Sables de l’Olonne le 10 mars dernier. Le commerce local remercie encore l’équipage pour l’activité touristique ainsi créée. Le BEAmer néerlandais diffusait son rapport le 21 avril. À notre demande, il répondait que seule une version néerlandaise était disponible.

Ainsi donc il y aurait au moins deux façons de ralentir la diffusion des enseignements susceptibles d’être tirés d’un événement de mer « simple »: une langueur certaine dans la publication et l’usage d’une langue très largement « étrangère ». Cela devrait amener à s’interroger sur la pertinence du principe de subsidiarité en matière de sécurité maritime. La prochaine directive européenne sur le fonctionnement des BEAmer devrait, en théorie, amener la France à renforcer très sensiblement l’effectif disponible au BEAmer. Ce qui n’est pas sans rappeler la piètre situation dans laquelle l’administration centrale avait plongé, il y a quelques années maintenant, les centres chargés du contrôle des navires par l’État du port.

La dernière étape serait-elle celle du rattachement direct de ce type d’enquêtes à l’Agence européenne de sécurité maritime (AESM), compte tenu des comportements de certains États membres?

Fin des courses en solitaire?

Partant du principe qu’il vaut mieux prévenir que guérir, l’AESM pourrait également intervenir avec pertinence dans la définition des parcours que suivent les courses de voiliers; et en particulier, les courses en solitaire de plusieurs jours. La Solitaire du Figaro a de nouveau trouvé judicieux de faire passer de nuit les voiliers par une zone particulièrement dense en navires de commerce. La règle 5 du Ripam (règlement international pour prévenir les abordages en mer) s’appliquant à tous, voiliers compris en course ou non, ce choix de parcours constitue donc un facteur largement favorable à la survenance d’une collision. Or il est généralement admis au moins par l’opinion publique que le navire de commerce aura toujours « tort » face au « valeureux » skipper assommé de fatigue se trouvant dans le rail, pour son seul plaisir.

Les courses en solitaire de plusieurs jours (donc nuits) ne sont pas pour autant interdites par les autorités compétentes qui les « tolèrent » d’autant plus facilement que la couverture médiatique est forte. Afin d’éviter que les tolérances française ou britannique, par exemple, n’entrent en compétition, il pourrait être donc préférable que ce dossier remonte à l’échelon européen.

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