« Pendant des années, les gens demandaient à quoi servaient les grues, puisqu’il n’y avait plus d’activité industrielle », explique Liliane Siréta, directrice de l’Office de tourisme. La renaissance de La Ciotat est pourtant venue du site de ses ex-chantiers fermés en 1989. Aujourd’hui, ses grues ne témoignent plus d’un passé industriel révolu, mais de l’essor d’une activité en pleine croissance, la réparation des unités de haute plaisance.
Pas moins de 320 de ces super yachts sont venus s’amarrer l’an dernier. « Juste avant le festival de Cannes, nous étions complets », indique Vincent Laroque, directeur local de Monaco Marine. Aujourd’hui, La Ciotat représente un quart des activités de ce groupe majeur sur la façade méditerranéenne de l’Hexagone.
Il a fallu 20 ans pour parvenir à créer cette nouvelle identité. La cité ouvrière des chantiers s’est muée en place méditerranéenne du yachting. Certes, en regard des milliers d’emplois qu’occupaient l’ex-chantier naval de construction, les 500 d’aujourd’hui répartis sur une trentaine d’entreprises (50 M€ de chiffre d’affaires prévus pour 2008) peuvent apparaître comme une version allégée. Tout comme le millier d’emplois annoncés pour 2010. Pourtant, il a fallu une volonté politique acharnée, celle du Conseil général et des municipalités précédentes pour enclencher la renaissance du site. Le syndicat d’économie mixte, la Semidep, gestionnaire des lieux, a joué un rôle déterminant dans des grands équipements comme l’ascenseur à bateaux ou la gigantesque cabine de peinture pour grands yachts. « Il a fallu 20 ans pour que le deuil se fasse, et que les Ciotadens en reparlent avec fierté », affirme Vincent Laroque.