Le musée national de la Marine organise, à Rochefort jusqu’au 31 décembre, une exposition d’œuvres de Charles Lapicque (1898-1988), à l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition et du soixantième de sa nomination comme peintre officiel de la Marine.
C’est précisément cette période de sa vie (1948-1966) que retrace la soixantaine d’œuvres à sujets maritimes, regroupées sous les thèmes de la mer et de la Marine. Cet ancien élève de l’École Centrale de Paris (1919-1920) mettra sa formation au service de son art, auquel il se consacrera totalement dès l’âge de trente ans. Enfin presque, puisqu’il soutiendra sa thèse de doctorat en sciences physiques dix ans plus tard en 1938! En outre, mobilisé pendant le première guerre mondiale dans l’artillerie de campagne, il le sera à nouveau pendant la seconde au Centre national de la recherche scientifique pour étudier la vision nocturne en avion et le camouflage, en collaboration avec… Antoine de Saint-Exupéry!
Sa carrière de peintre connaît une première reconnaissance lors de l’Exposition universelle en 1937, où il reçoit une médaille d’honneur pour « La synthèse organique », l’une de ses cinq grandes décorations murales pour le Palais de la découverte à Paris. Elle sera couronnée par le Grand prix national de la peinture en 1979. Charles Lapicque interprète la réalité extérieure en fonction de son observation, de son intuition, de son imagination et de sa mémoire, car il ne travaille pas sur le motif. Son œuvre se situe entre figuration et abstraction, au point qu’en 1949, il devient l’initiateur de la « nouvelle figuration ».
Charles Lapicque, qui pratiquait la voile en Bretagne et a embarqué à plusieurs reprises en qualité de peintre de la Marine, voyait en la mer le mouvement et l’espace qu’il a exprimés par les ondulations des vagues ou les sillages des navires lancés à grande vitesse.