Géographiquement, il y a une vraie pertinence naturelle de la façade atlantique. Elle a disparu dans les deux derniers siècles pour des questions de concentration des flux sur les pays du nord de l’Europe. Elle pourrait revenir en partie pour des raisons de saturation de population, mais aussi de saturation du trafic en Manche et en mer du Nord. Aujourd’hui, la façade Atlantique est à l’écart des principales routes maritimes. Bien qu’excentrée, elle pourrait redevenir rapidement intéressante. Pourquoi: Les opérateurs de lignes conteneurisées positionnent des hubs tout autour de la planète. Dans le cadre de cette nouvelle « ligne équatoriale conteneurisée », le port de Nantes/Saint-Nazaire est très bien placé pour être alimenté par des feeders de premier niveau – 5 000 à 6 000 boîtes – en provenance de ces hubs.
Le port ligérien, à peu près situé à égale distance de Bayonne et Brest, accueille 60 % du trafic débarqué sur la façade Atlantique. En outre, Nantes/Saint-Nazaire joue un rôle moteur sur cette façade, avec des activités industrielles, et un hinterland, composé de petites et moyennes entreprises et porteur, sur le plan de la logistique, de nature à se développer.
Des contrats de plus en plus disputés
D’un point de vue concurrentiel, le socle énergétique (brut, raffiné, gaz naturel, charbon et diester) a la première place sur la façade Atlantique. Il est puissant et tend à renforcer davantage. Cependant nous ne sommes plus dans le cadre d’une économie pérenne et les contrats à long terme sont de plus en plus disputés.
60 % des parts du marché français des produits qui permettent la fabrication des aliments pour bétail passent par le port ligérien. Un marché de vrac de recyclage se développe, tout comme celui du ciment et de la tourbe.
En marchandises diverses, le terminal à conteneurs tient également la première place sur la façade Atlantique. Mais, peut mieux faire. Le terminal n’est pas saturé. Et la zone logistique, à l’arrière du terminal, ne demande qu’à s’accroître. Quant au savoir-faire du terminal roulier à Montoir, il est indéniable. C’est logiquement un trafic qui devrait se développer, avec le, ou les projets d’autoroutes maritimes.
Le site nantais, en dehors de ces trafics traditionnels (bois, céréales, sucre, engrais, produits sidérurgique), est en passe de se redécouvrir une vocation logistique de fond d’estuaire.