Journal de la Marine Marchande (JMM): L’UMNP représente qui?
Charles Génibrel (Ch. G.): Nous représentons 64 entreprises industrielles et de services installés le long de l’estuaire. Elles ont une activité liée au portuaire. Elles peuvent être des entreprises industrielles (GDF, Total, Aker Yards, Yara, etc.) ou des prestataires de service (MTTM, Sea invest, Sogebras, Somaloir, etc.). Ce sont aussi des assureurs et des avocats qui constituent l’immense majorité des entreprises de l’estuaire.
JMM: Quelle est la principale fonction de l’UMNP?
Ch. G.: C’est la défense des intérêts des membres par rapport aux administrations, à celle du port autonome. Le port étant le principal interlocuteur. Nous parlons aussi avec d’autres unions maritimes. Nous effectuons un travail d’information, de veille réglementaire. Certains de nos collègues représentent des syndicats professionnels, eux-mêmes membres de l’UMNP.
JMM: Quels sont les rapports de l’UMNP avec le port autonome?
Ch. G.: Les rapports sont plutôt bons. Ils ont été difficiles à une époque. Ils se sont améliorés depuis quatre ans. Le port nous consulte régulièrement et souhaite entretenir avec nous des rapports continus sur les sujets importants: les tarifs, les outillages, les équipements, les stratégies de communication ainsi que les manifestations commerciales. Nous entretenons un rapport de force. Car il est évident que lorsque vous discutez avec une entité qui a un caractère monolithique sur un certain nombre de points, vous n’êtes pas forcément en position de force. On arrive à des compromis qui ne sont pas nécessairement positifs, mais qui ne sont non plus systématiquement négatifs. Il y a quand même une prise en compte bien réelle de nos vues et de nos demandes par la direction du port.
JMM: Que pensez-vous de la création d’une navette fluviale entre Nantes et Montoir, et du projet d’extension du port à Donges-Est, avec 500 mètres de quai et 49 hectares de terre-plein?
Ch. G.: Nous sommes très contents que le projet de navette fluviale aboutisse. Il a été soutenu par l’UMNP. Quant à Donges-Est, c’est un dossier compliqué. J’ai beaucoup de doute sur la volonté réelle des politiques en général. Nos 49 ha ne sont pas grand-chose en comparaison des milliers d’hectares gelés le long de l’estuaire qui ne seront jamais aménagés. Officiellement, le projet n’est pas abandonné.
JMM: Quelles solutions permettraient d’améliorer les dessertes et de désengorger les routes?
Ch. G.: Le réseau ferré intérieur devrait être amélioré. Sinon, on ne pourra pas avoir tout le temps des routes supplémentaires. Il faut chercher des solutions alternatives. Le fer en est une, à condition qu’une fois sorti du réseau ferré portuaire le réseau classique suive à un prix compétitif, qu’il soit fiable rapide et non perturbé par des arrêts de travail. À propos de l’autoroute de la mer entre Montoir et l’Espagne, les pouvoirs politiques doivent vraiment savoir ce qu’ils veulent. ils doivent mettre en accord les actes avec les paroles et les moyens qui vont avec. En parallèle, nous devons revoir la réglementation pour inciter les routiers à utiliser ce service. Ce projet est soutenu par l’UMNP.