« Le fonctionnement entre Nantes et Saint-Nazaire est un peu différent », rappelle Jean Rocher, président du Syndicat des entreprises de manutention portuaire (SEMP). À Nantes, tous les dockers sont réunis au sein du Groupement docks services, comprenant 3 membres: Sea-invest, Sogebras et Cogemar. Bois, céréales, sucre, engrais et produits sidérurgiques sont traités par 33 dockers mensualisés, pour un chiffre d’affaires de 1,1 M€. Il n’y a plus d’intermittents. Neuf sont en contrat de professionnalisation pour une durée de deux ans. Quant aux occasionnels qui viennent en complément de cette main-d’œuvre, ils sont pris directement par les entreprises en CDD d’usage constant.
À Montoir et Saint-Nazaire, jusqu’à la fin 2003, il y avait une société commune, ASM, regroupant entreprises de manutention et dockers. Ces derniers étaient majoritaires. « Cela nous convenait parfaitement. Mais, tout a éclaté, la société ayant du mal à équilibrer ses comptes, car on avait un taux important d’arrêt de travail », explique le président. Maintenant, chaque société est spécialisée, en grande partie, par terminal. Toutes les entreprises de manutention ont leur propre filiale d’accueil des dockers ou se sont regroupées à plusieurs pour en créer une. Ce qui fait quatre sociétés de main-d’œuvre.
MGA (Manutention générale atlantique), et ses 56 dockers mensualisés, intervenant sur le terminal à conteneurs et marchandises diverses, réunit un pôle de quatre entreprises de manutention: CGA, Cogemar, MLS et Sogebras. Le chiffre d’affaires est de 4,8 M€. MSO (Manutention et services de l’Océan), filiale de Manocean/Somaloir, a 30 dockers mensualisés à sa disposition pour un chiffre d’affaires de 4,3 M€. Ils œuvrent sur le terminal roulier essentiellement utilisé pour 4 rotations par semaine sur Vigo, et pour le chargement des tronçons d’Airbus. MVS (Montoir vracs services), filiale de Sea-invest, a 26 dockers mensualisés à sa disposition pour intervenir sur le terminal multivracs: charbon, agroalimentaire et divers. HTA (Hommes et terminaux de l’Atlantique), filiale de MTTM qui emploie 12 dockers, est également spécialisé dans le vrac agroalimentaire mais aussi dans le ciment, la tourbe et divers petits vracs.
Les trafics sont irréguliers – notamment dans l’agroalimentaire quand les navires arrivent en même temps – aussi, à certains moments, il n’y a pas assez de main d’œuvre, ou le contraire. « Le principe, quand la main d’œuvre est en surnombre, consiste à la mettre à disposition de l’ensemble de la place par le biais du PMO (prêt de main d’œuvre). De fait, ce sont des dockers mensualisés que l’on prête à d’autres entreprises pour pouvoir compléter leurs équipes, en cas de besoin », explique Jean Rocher.
Avant de passer par le PMO, « nous avons convenu de prendre d’abord les intermittents. Et, nous avons également deux listes d’occasionnels, soit une trentaine de personnes », précise le président. Avant 2010, l’ensemble des dockers, y compris les occasionnels, devra avoir obtenu la CQP (certification de qualification professionnelle) pour pouvoir travailler sur les navires.