« Nous ne sommes pas en première ligne, mais juste après » a constaté Charles Genibrel, président depuis 2004 de la Fédération de syndicats professionnels regroupant les différentes associations portuaires de consignataires et agents maritimes. « Depuis la mi-avril, les compagnies de navigation sont particulièrement touchées par les grèves. Cela se répercute sur l’activité des consignataires et des agents maritimes. Notre communauté souffre beaucoup à des degrés divers suivant les ports et les sociétés », a ajouté Charles Genibrel, également président de l’Union maritime Nantes Ports. Durant l’année 2007, à la suite des tensions sociales sur le port de Marseille, la Facam s’était déjà fait entendre à plusieurs reprises pour demander fermement au gouvernement la mise en place de la réforme portuaire et notamment la modification du fonctionnement de l’outillage. Ces mouvements sociaux dont la Facam craint « qu’ils ne durent encore plusieurs mois et ne conduisent à du chômage technique », ont d’autant plus de résonance que la profession de consignataire et agent maritime connaît actuellement quelques remous. Le prix des soutes qui a triplé en deux ans, a entraîné un report du trafic vers le routier et, de fait, une privation de ressources pour les agents maritimes. « À cause de la fuite de certains trafics vers l’étranger, notre profession a également subi, dans certains ports comme Le Havre ou Marseille, une perte de 50 % d’activité. De plus, le nombre de nos clients diminue en raison de la concentration actuelle des armateurs ou de leur tendance à créer leurs propres filiales au détriment des agents maritimes indépendants. Résultat, de plus en plus d’agents maritimes sont obligés d’élargir leur activité », constate Alexy Lobadowsky, délégué général de la Facam. L’inquiétude est également palpable concernant le nouveau statut d’opérateur économique agréé et sécuritaire, qui a fait par ailleurs l’objet d’une présentation lors de l’assemblée générale. « On assiste à une révolution sur le droit douanier. Cette nouvelle réglementation édictée par Bruxelles va implémenter le rôle et la nature profonde de la représentation du métier. On va nous demander de garantir alors que nous sommes censés être des mandataires », confie Alexy Lobadowky.
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Facam: « notre communauté souffre »
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