À l’appel de la Fédération nationale des ports et docks CGT « pour lutter contre la réforme portuaire », une partie des personnels du port autonome de Nantes-Saint-Nazaire s’est mise en grève les 17 et 18 juin. Ils ont bloqué les terminaux, en amont comme en aval. Grutiers et portiqueurs ont continué à ne pas travailler trois nuits par semaine, tout comme ils ne travaillent pas les week-ends, et n’assurent pas les travaux exceptionnels. Depuis le début de ces grèves perlées, le port ligérien estime à environ 450 000 t la marchandise en moins, soit une perte de 800 000 €. Par ailleurs, le conseil d’administration a décidé de ne pas facturer tout ou partie des prestations d’outillage du 12 avril au 15 mai, jugeant le service inadapté, soit un montant estimé à 700 000 €. Une perte totale de 1,5 M€ pour le port autonome qui va devoir faire des économies de fonctionnement.
Les conséquences sont également importantes pour un certain nombre d’acteurs de la filière. Beaucoup d’entreprises dans l’agroalimentaire travaillant en flux tendu, n’ont plus d’apport. Il n’y a plus de stocks et malgré la capacité de stockage de Montoir – un peu plus de 2 Mt – les magasins sont vides. Le syndicat professionnel des fabricants d’aliments pour bétail a donc décidé d’acheter dans d’autres ports, pendant trois mois (JMM du 16 05 08, p. 6).
Les grèves entraînent des détournements de navires, ou des immobilisations qui provoquent des temps supplémentaires d’arrêts (les surestaries), facturés au destinataire de la marchandise et, au final, au consommateur. Un navire à quai, c’est entre 50 000 et 100 000 € par jour pour l’armateur.