Depuis le jeudi 12 juin et pour une semaine, l’ensemble de l’activité portuaire, pétrole, marchandises et réparation navale a été arrêté sur les bassins de Marseille-Fos. Décidée en assemblée générale, cette grève marque les derniers débats à l’Assemblée nationale de la loi sur la réforme portuaire. Le mouvement risque de se poursuivre. C’est ce qu’annonce déjà Pascal Galéoté, secrétaire général des agents CGT: « Nous sommes en mouvement depuis deux mois, nous nous inscrivons dans la durée. Ce n’est pas un baroud d’honneur, c’est une volonté. Si le projet de loi déjà adopté par le Sénat passe en l’état à l’Assemblée, nous continuerons à nous battre sur les décrets d’application. Nous sommes déterminés à poursuivre jusqu’en octobre si besoin ». Le leader CGT a demandé par ailleurs « une table ronde pour débattre sur le fond ». « On peut arriver rapidement à retrouver un climat serein », a-t-il ajouté.
Une position que la direction générale du PAM regrettait dans un communiqué de presse: « Le port risque une nouvelle fois de perdre la confiance de ses clients, déjà entamée par les longs conflits sociaux de 2001, 2005 et 2007 ». Cette crainte est largement partagée par les entrepreneurs de la place. L’UP13, la CCIMP et l’UMF ont acheté des espaces publicitaires dans les journaux sous l’intitulé « Le port de Marseille-Fos ne doit pas mourir ». Ils demandent aux élus politiques de tenir le cap de la réforme et au gouvernement de ne pas reculer dans sa mise en place. Lundi 16 juin, ils organisaient un rassemblement sur le quai des Belges, au Vieux Port. À partir d’une tribune fabriquée à partir de quatre conteneurs, les représentants des syndicats se sont exprimés de vantune centaine de participants. Jacques Pfister (CCIMP), Stephan Brousse (UP 13), Marc Reverchon (UMF), Jaap vanden Hoogen (agents maritimes), Raymond Vidil (armateur), Alain Pelegrin (transitaires) et Georges Chapus (manutention) ont expliqué tour à tour pourquoi la réforme portuaire était « indispensable » et qu’ils veilleraient « à ce qu’elle ne soit pas dénaturée ».
Selon Marc Reverchon, président de l’UMF, le trafic a été réduit de moitié et le port a perdu 75 000 EVP et de l’ordre de 7,5 M€. De son côté, le secteur pétrole-chimie accuse une perte estimée à 15 M€. Pendant ce temps, en rade et sur les quais, 68 navires (dont 37 pour le pétrole) attendaient d’être traités.