Neuf semaines après le début du conflit qui opposait les salariés à la direction de la Sobrena de Brest, la situation tend à s’éclaircir. Démarré le 2 avril, le bras de fer entre la direction et le personnel est longtemps resté confiné à l’intérieur de l’enceinte du chantier naval, les ouvriers se contentant de faire une grève des heures supplémentaires. Mais, ne voyant aucune avancée notable et excédés de voir leurs bulletins de paie ponctionnés d’une dizaine d’heures par semaine, les salariés ont décidé porter le différend sur la place publique. Le 27 mai, ils démarré un mouvement consistant à bloquer chaque matin les deux ronds-points portuaires, engorgeant ainsi la pénétrante sud de Brest à l’heure d’un trafic très intense.
Le 3 juin, une réunion entre les salariés et la direction a permis de débloquer le différend qui portait, entre autres, sur l’intéressement et l’accord de modulation existant en cas de charge supplémentaire de travail. « Au départ, la direction voulait imposer 46 heures » précise un syndicaliste.
À l’issue de la réunion, un avenant portant sur une augmentation du temps de travail obligatoire à 41 heures était signé. Mais, les termes de cet avenant ne sont cependant valables que jusqu’à fin 2008. En contrepartie, le personnel a obtenu le 13e mois, le paiement des heures supplémentaires, l’intégration au salaire de base de la prime différentielle, le paiement en heures intégrales de la récupération des heures travaillées les dimanches et jours fériés et la revalorisation rétroactive de 0,9 % à 1,5 % de l’augmentation individuelle. « Une sortie de conflit honorable » pour les syndicats qui, levant les barrages devenus rituels, ont quand même décidé de poursuivre les réunions pour « mettre tout au clair ».