Plus se rapproche l’échéance du vote de la loi, plus les opérations de la CGT montent en intensité dans le spectaculaire. La semaine précédente, les agents du PAM avaient bloqué, pour la première fois depuis le conflit et le temps d’un week-end, les paquebots qui devaient accoster. Alors qu’on redoutait que la même action ne se reproduise sur une fin de semaine particulièrement chargée, c’est vendredi 6 juin au matin sur la passerelle de l’autoroute l’A55, dite du Littoral, que les grévistes ont agi.
Juste à l’aplomb du siège de CMA CGM, ils ont brûlé des pneus. Une épaisse fumée noire est venue lécher la façade de la tour de la CMA CGM en construction. La circulation a été paralysée pendant une heure sur cette artère de pénétration dans le centre-ville. Dépêchées sur les lieux, les forces de l’ordre ont protégé les entrées les bâtiments du 3e armateur mondial. Pour rappel, au début du conflit, dockers et agents du PAM avaient fait irruption en force devant les locaux de la CMA CGM en l’accusant d’un « gros cadeau de l’État » avec cette réforme.
Englués dans 10 km de bouchon, les automobilistes ont ramé dans la galère. Le tunnel du Vieux Port est resté fermé une partie de la matinée. Roland Blum, premier adjoint de la ville de Marseille, a réagi aussitôt en accusant la CGT « de poursuivre sa politique de casse avec la volonté de saboter la situation sur le port, bloqué depuis deux mois, et sur l’ensemble de la ville pour porter atteinte à la situation économique de Marseille ». Côté trafic, l’ensemble des activités portuaires (pétrole, marchandises et réparation navale) a été arrêté ce jour-là. En solidarité, les dockers ont supprimé le shift de nuit (de 20 h 00 à 3 h 00). Pendant ce temps, une cinquantaine de navires attendaient sur rade: 21 pour les activités pétrole, 24 pour les marchandises et 5 navires pour la réparation navale.
Le week-end n’amenait pas de détente puisque, dès le 9 juin, les agents du PAM repartaient pour une nouvelle grève de 24 heures dans le cadre national de la FNPD CGT. Comme seule action spectaculaire, les activités pétrole, marchandises et réparation navale étaient une fois de plus paralysées tandis que sur rade, on comptait 57 navires en attente.