Au fil des semaines, le mouvement « perlé » de protestation d’une partie du personnel du PAB ne faiblit pas. Grève de 24 heures vendredi dernier suivie de la fermeture du port le week-end, refus de travailler la nuit et boycott des heures supplémentaires ont ponctué la semaine du 26 mai au 1er juin. Selon le PAB, on comptait 69 % de grévistes dont 100 % pour l’outillage et les ateliers, 64 % pour le personnel administratif et 21 % pour les cadres. Trois navires ont été bloqués à quai en attente d’être manutentionnés. L’inquiétude s’accroît parmi les clients du port. CMA-CGM, par exemple, doit faire face à une accumulation du fret sur le terminal de Bassens d’environ 500 EVP, soit près de 7 000 t. Selon Philippe Pujo, directeur d’exploitation à CMA-CGM Bordeaux, « on ne remet pas en question le droit de grève mais le préjudice que nous subissons est important, encore plus lorsqu’on gère une ligne régulière. Nous avons dû ainsi réorganiser notre ligne feeder Arc Atlantique en programmant les escales, non plus à jour fixe mais de façon opportuniste, les jours sans grève. De plus Bassens est desservi désormais non plus après Le Havre mais après Brest, ce qui réduit d’autant notre capacité de transport. En outre, pendant les heures travaillées, la productivité n’est plus de 14 mouvements/heure mais de 6 à 8. Enfin, l’import est sporadique, les clients se reportant vers le transport routier. Dans un port comme Bordeaux, on ne peut pas se le permettre. C’est du suicide ». Une prochaine grève est programmée sur le PAB le jeudi 5 juin.
7 jours en mer
Les conteneurs s’accumulent
Article réservé aux abonnés