Nécessaire restructuration de la construction navale croate

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D’après une source gouvernementale, il faudrait une aide de l’État de 1,2 Md€ sur sept ans pour la mise à niveau aux normes européennes. Seul le chantier Uljanik, situé près de la ville de Pula au nord de l’Adriatique, réalise des bénéfices, tandis que ceux de Kraljevica, 3 Maj, Brodotrogir et Brodosplit ont accumulé les dettes. Tous les cinq ont dû présenter des plans de redressement le 15 avril à l’Agence croate de la concurrence et à la Commission européenne, qui doivent prendre une décision en juillet. Selon le quotidien Jutarnji List qui a eu connaissance de ces plans, Brodotrojir demande un délai de trois ans pour se conformer aux règles de l’UE et Brodosplit a besoin de l’aide de l’État jusqu’en 2015. Hors garanties et prêts, l’aide publique à la construction navale se monte à 400 millions de kuna (55 M€) par an. L’État recherche des investisseurs privés pour moderniser les chantiers et souhaite vendre les sites d’Uljanik et de Kraljevica cette année. Le Premier ministre, Ivo Sanader, a indiqué qu’il n’y aurait pas de suppressions d’emplois et que les carnets de commandes cumulent 49 navires d’une valeur de 3,2 Md$ (2 Md€).

En 2007, les chantiers croates ont livré 20 navires d’une valeur de 700 M$ (453 M€), mais leurs pertes ont totalisé près de 500 M$ (323,5 M€) parce que leurs contrats n’avaient pas pris en compte l’affaiblissement du dollar et les hausses des prix de l’acier. Ils emploient 11 000 personnes le long de la côte et dépendent surtout de l’aide publique depuis l’indépendance de la Croatie en 1991 et la perte du marché russe. « Nous avons connu les consultants étrangers, les agences, les plans, les annonces, mais personne n’a jamais dit la vérité, a déclaré un expert économique croate à l’agence Reuters, nous devons dire adieu à une époque caractérisée par une technologie obsolète et des dirigeants incompétents et tourner une nouvelle page. » Pour Ozren Matijasevic, président de l’Association nationale des syndicats, les chantiers ne pourront se maintenir que par la vente des activités hors de leur métier de base, le licenciement d’une partie de leur personnel et la spécialisation dans des navires plus complexes.

Selon Eduard Jalzabetic, dirigeant syndical au chantier 3 Maj, les plans de redressement prévoient des fonds pour éponger les pertes et investir dans de nouveaux outillages indispensables. Il avertit qu’il n’est plus possible de tromper la Commission européenne comme l’a fait la Pologne. Les trois chantiers polonais encore en activité sont en effet sommés de se restructurer sous peine de devoir rembourser les aides de 1,3 Md€ perçues au cours des trois dernières années suivant l’entrée de la Pologne dans l’UE en 2004.

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