Le luxueux rapport du Germanisher Lloyd (GL) portant sur 2007 comporte des informations bien intéressantes. Ainsi en termes de capacité de transport, l’Allemagne contrôle 3,521 MEVP; le Danemark, 0,601 MEVP; la Grèce, 0,479 MEVP, le Royaume-Uni, 0,322 MEVP et la France, 0,258 MEVP. Les armateurs allemands représentent 38 % de la capacité mondiale de transport conteneurisé.
Pour justifier le développement de la taille des porte-conteneurs, le rapport explique que selon les calculs de la Deutsche Bank, le coût d’un EVP d’un 8 000 boîtes est en moyenne six fois inférieur à celui d’un 5 000. Dès lors, la course aux économies d’échelle se poursuit. Près de 140 navires de 13 000 EVP étaient en commande à la fin 2007.
Sans surprise, le GL classe:
– 892 navires sous pavillon allemand soit 12,3 Mtjb;
– 863 navires sous pavillon d’Antigua et Barbuda (7 Mtjb);
– 675 navires immatriculés à Singapour;
– 582 au Liberia (17,7 Mtjb);
– et 280 au Panama (7 Mtjb).
En outre, le GL classe aux Îles Marshall, l’équivalent de 4,1 Mtjb. Au total, le GL classe 6 465 navires, représentant 71,8 Mtjb, soit un volume double de celui de 2001. La « flotte » GL est relativement jeune par rapport à l’âge de la flotte mondiale; respectivement 13 contre 19,3 ans.
Pour illustrer sa forte implication dans les porte-conteneurs, le GL souligne qu’il a classé le MSC-Xian, 8 204 EVP, 101 477 tpl, construit par Hyundai pour le compte de KG/E.R. Schiffahrt GmbH, Hambourg. Idem pour le MSC-Lisbon, 9 200 EVP, 110 697 tpl, construit par Samsung pour le compte d’une KG mise en place par Claus-Peter Offen, Hambourg.
Pour l’année de ses 140 ans, le GL a atteint son record historique en matière de carnet de commande: au 31 décembre 2007, il devait classer 32,2 Mtjb en navires neufs, soit une augmentation de 61 % par rapport à 2006. Les contrats de classification signés en 2007 ont atteint les 20 Mtjb. Le précédent record annuel datait de 2004 avec 12 Mtjb. Le chiffre d’affaires qui est la seule donnée disponible de l’ensemble des activités, maritimes on non, du GL a atteint les 421,7 M€ en hausse de 15 % par rapport à l’année précédente. La société de classification allemande comptait plus de 4 250 salariés.
L’industrie se renforce
L’Allemagne ne se contente pas d’être la première nation propriétaire de porte-conteneurs, elle organise la modernisation de ses chantiers avec la mise en place en novembre 2006 du groupe de travail « LeaderShip Deutschland », qui doit identifier les éléments les plus importants et les plus faciles à mettre en œuvre pour favoriser le développement à long terme des chantiers allemands. Au printemps 2007, le comité de suivi des taux d’intérêt permettait aux chantiers allemands de proposer les mêmes conditions financières que leurs concurrents mondiaux. Depuis mai 2007, l’idée de « pool de travail » destiné à augmenter le nombre d’emplois et les qualifications des salariés, est opérationnelle. Cette idée a été développée par les chantiers et les syndicats. En juin, une coordinatrice fédérale pour les industries maritimes a été nommée. Mme Dagmar Wöhrl a donc vocation de concentrer les compétences technologiques de l’industrie maritime allemande afin de leur assurer une position forte dans le monde. L’offshore et les grandes profondeurs sont privilégiés en ce début de XXIe siècle.
Le GL a ainsi supervisé les premiers essais du Kiel-6 000, un robot sous-marin filoguidé conçu et construit par l’Institut Leibniz des sciences marines de l’université de Kiel. Au nord-est de la Nouvelle-Zélande, il a plongé à − 1 870 m pour y tester ses équipements et a fourni l’occasion prélever des échantillons du fond. La prochaine et dernière étape aura lieu cette année avec des plongées de certification à − 6 000 m dans l’Atlantique Nord.
Un sujet oublié
Si le GL est très prolixe en matière de contrôle des épaisseurs, de faible émission de gaz à effet de serre, et autres moyens d’améliorer la lutte contre les incendies à bord, la lourde problématique du désarrimage de pontée de porte-conteneurs semble quelque peu passée dans le trou d’homme. Gageons que le rapport 2008 ne pourra en faire l’économie pas plus que l’estimation précise des efforts s’exerçant sur toute la longueur des grandes coques.
L’Allemagne contrôle le tiers de la flotte mondiale conteneurisée
Au 1er janvier 2007, la flotte conteneurisée contrôlée par l’Allemagne (quel que soit le registre d’immatriculation) était de 3,884 MEVP, selon les statistiques 2007 établies par l’Institut de l’économie du transport maritime et de la logistique de Brème (ISL).
Arrivait en 2e position, la flotte contrôlée japonaise avec, 820 000 EVP de capacité de transport. La flotte « suisse » occupait la 3e place du podium avec 694 000 EVP. La Chine et le Danemark faisaient jeu égal avec respectivement 657 000 EVP et 656 000 EVP. La dernière flotte de la classe des 600 000 EVP était celle de la Grèce avec 621 000 EVP. Les Taïwanais sont les seuls représentants de leur classe avec 533 000 EVP. La première des flottes moyennes est la Britannique avec 386 000 EVP suivie par la Norvégienne, avec 323 000 EVP. Plus loin dans le classement, figurent les Américains avec 290 000 EVP puis les Français avec 274 000 EVP.
La capacité de la flotte mondiale conteneurisée était estimée à 11,72 MEVP. En d’autres termes, l’Allemagne en contrôle le tiers avec une moyenne d’âge de 8,9 ans, contre 17,4 ans pour la flotte mondiale.