Les mouvements de protestation contre la réforme portuaire se poursuivent avec la même intensité sur le port autonome de Bordeaux: suppression de 3 nuits de travail durant la semaine dernière, grève de 24 h le 15 mai et fermeture du port durant le week-end. L’impact de cette grève perlée prend des proportions inquiétantes selon la communauté portuaire bordelaise. « Depuis avril, les manutentionnaires travaillent à 60-70 % de ce qu’ils devraient faire. Les préjudices seront importants. La fiabilité du port de Bordeaux est remise en question. Sans compter tous les trafics nouveaux qui restent en attente et risquent de fuir vers des pays étrangers », indique Franck Humbert, directeur de Sea Invest Bordeaux. Sa société a subi dernièrement quatre annulations d’escales (pâte à papier, conteneurs et tourteaux), ces trafics ayant été récupérés par les ports de Rochefort et Bilbao. En avril, sur la totalité du trafic portuaire, le préjudice correspondrait à une perte d’environ 100 000 t. Les escales d’une dizaine de navires ont, en effet, été annulées (croisière, conteneurs, ferrailles…). " Grâce à la reprise des trafics du pétrole et des céréales, les chiffres d’avril du PAB indiquent une croissance de 13,6 %, mais, sans les grèves, on aurait atteint une hausse d’environ 17 %. Ces grèves ont un réel impact sur la compétitivité du port ", signale Julien Bas, directeur d’exploitation au PAB. Conformément à l’appel national, durant la semaine du 19 au 25 mai, plusieurs mouvements sont de nouveau programmés sur les quais girondins: grève de 24 h le 20 mai, de 4 h de grève le 22 mai, suppression de 3 nuits et fermeture du port le week-end.
7 jours en mer
Grèves: 100 000 t « perdues » en avril
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