Au mieux, le travail sur les terminaux conteneurs et hydrocarbures tourne au ralenti. Quand les arrêts ne durent pas 24 heures comme le 9 mai à l’appel de la Fédération nationale des port et docks C.G.T, les mouvements partiels – durée de quatre heures répartis sur les vacations effectuées dans la journée, suppression des heures supplémentaires, des travaux exceptionnels et de trois séances de nuit par semaine – viennent encalminer une activité déjà ralentie par les ponts fériés du mois de mai. Les pétroliers, qui n’ont guère le choix, attendent sur rade une brève accalmie. Beaucoup de porte-conteneurs sont redirigés vers d’autres ports méditerranéens. La direction du PAM comme les chefs d’entreprise semblent avoir pris le parti de la résignation ou du fatalisme. Les grandes déclarations de principe du début contre le péril de la grève ont fait place au silence plat. Ce calme précède t-il la tempête? Au bout de quatre semaines de bras de fer et malgré un jugement du TGI, la stratégie de la grève perlée se poursuit. Des mouvements de solidarité sporadique des dockers ajoutent un peu plus à la confusion sur les quais où seul le trafic passagers et roulier (Corse et Maghreb) est globalement épargné. En vain parfois. Par précaution, les opérateurs de croisières préfèrent détourner leurs unités de la cité phocéenne. Le conflit enlise le port. Le pire est que cela semble parti pour durer encore longtemps. À Marseille, les professionnels commencent à se souvenir que la mensualisation des dockers s’était soldée en 1993 après plusieurs mois d’affrontement et un compromis plutôt à l’avantage des ouvriers de la manutention.
7 jours en mer
Le conflit enlise Marseille-Fos
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