Le 6 mai dernier, le trafic marchandises restait au ralenti sur le port de Marseille/Fos, bien que les agents aient repris le travail, après trois semaines de perturbations.
En début de semaine, une vingtaine de navires attendaient encore d’être desservis sur les terminaux engorgés des bassins ouest.
Le tribunal de grande instance de Marseille a sifflé le 2 mai une pause au conflit mené par la CGT contre la réforme des ports autonomes. Saisie en référé par la direction du PAM, la justice a déclaré illicite les préavis de grève déposés par la CGT le 23 avril, pour la période du 2 au 10 mai.
Sans se prononcer sur le fond, le mouvement de « grèves perlées », dénoncé par les usagers du PAM a vu le TGI condamner le syndicat à payer la somme de 10 000 € « en réparation du préjudice subi ». À peine suspendu, le mouvement devrait reprendre le 9 mai dans le cadre de l’action nationale lancée à l’appel de la FNPD CGT. Parallèlement, le syndicat CGT du PAM a déposé plusieurs préavis d’arrêt de travail pour la période du 14 au 21 mai.
Les dégâts du conflit prennent de la dimension. 20 000 EVP auraient été déjà perdus. Plus de 35 navires ont été déroutés vers Barcelone, Valence, Gênes ou Anvers. L’armement Maersk étudie la décision d’éviter le port. De son terminal de Fos, le manutentionnaire Sea Yard annonce « une baisse du trafic de 40 % en avril » et « un surcoût de l’ordre de 100 000 euros par week-end ».
Selon les professionnels, les terminaux conteneurs de Marseille et de Fos fonctionneraient à un tiers de leur productivité habituelle (lire en complément notre article p. 40).