Alors que les syndicats d’Aker Yards France étaient reçus lundi 5 mai, à Matignon, puis à l’Élysée, la nouvelle est tombée: Bruxelles confirme l’entrée du chantier naval sud-coréen STX Shipbuilding, filiale de STX, dans le capital du groupe norvégien de construction navale Aker Yards, avec une minorité de contrôle de 39,2 %. « Cette opération n’étant pas de nature à entraver de manière significative l’exercice de la concurrence sur les marchés de la construction navale. »
Duk-Soon Kang, président-fondateur du groupe STX devient ainsi le premier actionnaire d’Aker Yards, avec une prise de participation de 517 millions d’euros, fin octobre 2007. STX « jouit maintenant de tous ses droits de vote », indique le groupe Aker Yards. Il pourra exercer son droit de vote lors de l’assemblée générale des actionnaires d’Aker Yards le 21 mai, à Oslo.
« Nous sommes déçus, amers. Il n’y a pas eu de contre solution européenne. Désormais, l’État français (confirmé aussi bien à Matignon qu’à l’Élysée) utilisera toutes les possibilités données par le décret 2005 pour protéger les activités stratégiques, en exigeant le maintien de l’activité de construction navale en France, en protégeant cette activité, de décisions défavorables aux intérêts de l’État. Mais cela dit, le savoir-faire et les compétences sur les navires à passagers ne sont pas pour autant protégés du fait que la Finlande réalise les mêmes navires », estime la CFDT.
Pour la CGT, « malheureusement pas surprise de cette décision, l’Europe poursuit sa politique ultra libérale en acceptant ce concurrent asiatique dans le giron du groupe Aker Yards avec toutes les conséquences désastreuses que cela pourrait entraîner pour l’avenir de la navale nazairienne et des milliers d’emplois tant chez Aker que dans la sous-traitance. C’est un scénario catastrophe qui se précise ».