Pour la première année de formation expérimentale de chef de quart passerelle à l’École nationale de la marine marchande (ENMM) de Marseille, la contribution armatoriale sera de l’ordre de 80 000 €. C’est ce qu’a confirmé au JMM, Michel Aymeric, directeur des Affaires maritimes, en charge notamment de l’enseignement maritime. Une convention entre l’ENMM et Armateurs de France devrait être prochainement signée en ce sens. Les armateurs étaient très demandeurs de l’ouverture rapide de cette formation et prêts à y participer financièrement, note Michel Aymeric. Il rappelle que les budgets affectés aux ENMM sont des plus contraints. Il n’y avait pas de raison de refuser ce geste de bonne volonté. Pour la seconde année, les élèves pourraient signer des contrats de professionnalisation avec leurs futurs employeurs ce qui permettra à l’école d’accéder à certains fonds réservés à la formation.
La « rumeur marseillaise » apporte une autre dimension: quelques compagnies locales se seraient aperçu presque par hasard que la CMA CGM était en train de « s’arranger » avec l’ENMM de Marseille pour satisfaire ses besoins propres; l’administration ayant peu de choses à refuser au 3e armateur mondial de conteneurs. Une réaction contrastée aurait permis d’ouvrir le jeu afin que d’autres employeurs profitent également du retour de la monovalence passerelle, même à titre expérimental.
Thierry Buzulier, directeur délégué des ressources humaines de Bourbon, se déclare fortement opposé à la participation armatoriale. Qu’un armateur finance des équipements qu’une École n’aurait pas les moyens de s’offrir lui paraît compréhensible, mais de là à financer des frais de scolarité, il y a une ligne jaune à ne pas franchir. D’autant que l’ouverture de la nouvelle classe de C1 au Havre n’appelle aucune participation privée.
Les voies de financement de l’enseignement supérieur français sont nombreuses, répond en substance Michel Aymeric: souvent totalement gratuit pour les grandes écoles d’ingénieurs; payant dans les écoles de commerce; à Polytechnique et à l’ENA, les élèves sont payés. L’ENMM de Marseille est à la pointe de la modernité avec la formation en PPP, partenariat public privé. Enfin, pour éviter la « contamination » de la filière A, Thierry Buzulier estime peu probable et peu souhaitable que puissent être conclus des contrats de professionnalisation pour la 2e année de monovalence passerelle.