Des idées avancent, mais franchement, tout n’est pas à faire

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Après sa création, le Cluster maritime français a décidé la mise en place de groupes de travail pour étudier les mesures à préconiser. Chaque groupe avait un thème bien défini. Il ressort du rapport d’étape du Cluster publié à la fin du mois de mars, que ces groupes n’ont pas toujours un avenir radieux devant eux. Certains ont abandonné leurs travaux, d’autres continuent. Si chaque groupe a le mérite d’avoir posé les problèmes, il est parfois préférable de sonner la retraite plutôt que de s’entêter à partir à la charge…

Groupe marine marchande – marine nationale: quatre domaines ont été identifiés dans lesquels la coopération entre les deux bras de la marine peut fonctionner. La quinzaine de propositions qui en ressort est en cours de mise en œuvre.

Déconstruction des navires en fin de vie: ce groupe a rapidement joué un rôle auprès de la MIDN (Mission interministérielle pour le démantèlement des navires) en lui faisant part de ses préoccupations sur ce sujet. Selon le rapport du CMF, « le poids du groupe a contribué significativement à une approche étatique infiniment plus pragmatique et réaliste que ce que l’on pouvait redouter au départ ». Il poursuit ses travaux dans deux sous-groupes: l’un pour recommander que le financement de la déconstruction se fasse de manière efficace et non discriminante, l’autre pour éviter que la précision du « passeport vert » débouche sur des contraintes supérieures à ce qui est vraiment nécessaire. Enfin, il a adopté une position commune professionnelle de fond.

Création d’un fond d’investissement marin: les grands principes de ce fond ont été arrêtés avant l’été dernier. Le gérant, Ace Management, a été choisi. Dans le calendrier des retards existent. La mise en place de la documentation juridique est finie. Le premier closing pour un montant de 20 M€, qui devait intervenir dans les premiers mois de l’année, est retardé en raison de « la décision plus longue que prévue » de deux investisseurs. Les dossiers à aider sont sélectionnés.

Image du maritime: ce groupe « n’a pour l’instant pas réussi à ouvrir des voies concrètes d’action ». Il a abordé plusieurs chemins pour trouver des pistes, « abandonné autant », précise le rapport d’étape. Parmi celles qui nous a le plus marquées, l’idée de produire un film grand public maritime. Le groupe étudie d’autres pistes, dont la principale: son avenir. « À vrai dire, il devra prochainement discuter de son avenir, tant la question de l’image du maritime est difficile à traiter », indique le CMF qui ajoute, « malgré un bilan concret assez maigre, il a à plusieurs reprises été extrêmement utile pour nos membres. »

Prévention: après avoir exploré différentes pistes, ce groupe s’est finalement attaché à l’expertise maritime. Il souhaite « pallier à une lacune récurrente, tant qualitativement que quantitativement en mettant à la disposition des professionnels une information fiable sur ce que la France compte d’experts maritimes et en valorisant les initiatives prises pour mettre de l’ordre et de la fiabilité dans ce métier mal organisé ». Sur les autres champs d’investigation, les travaux « ne peuvent être approfondis utilement à l’heure actuelle ».

Dialogue antiblocages: le groupe a été suspendu sine die. Après avoir publié un « digest » sur le dialogue et la négociation sociale, ce groupe estime être allé au bout des travaux. « Une poursuite éventuelle des travaux ne permettrait pas de déboucher sur des réalisations concrètes. » Même si le groupe est suspendu, il prévoit une réunion sur le sujet avec tous les partenaires sociaux du maritime d’horizons professionnels et géographiques divers.

French touch: ce groupe s’est orienté sur la valorisation de la Chambre arbitrale maritime de Paris; aucune autre piste n’est étudiée.

Brainstorming formation emploi: ce groupe s’est attaché à définir le système idéal. Il a débouché sur un rapport en juillet prônant une Académie universitaire maritime. Selon le CMF, ce rapport a pesé lors de la table ronde du 31 janvier, « nul doute que son caractère collectif particulièrement représentatif lui a donné une audience accrue ».

Package construction navale: ce groupe est arrivé à la décision qu’il « fallait qu’il se suicide sans tarder ». La raison est simple: compte tenu du carnet de commandes chargé, les chantiers nazairiens d’Aker n’ont pas besoin d’un package français sur la construction navale.

• Assistance réciproque, fonctionnelle ou géographique: creuset sympathique et original selon le Cluster, ce groupe a retenu plusieurs pistes dont l’une a été mise en vigueur, le Clubster. Il s’agit d’une sorte de club dans lequel les membres peuvent se retrouver pour échanger des expériences, voire plus. Le succès n’a pas été au rendez-vous.

Événement emplois, carrières, formations: il a été envisagé de créer un événement sur l’emploi et la formation dans le maritime en liaison avec les écoles et la CCI de Paris. Après le désistement de la CCIP, d’autres voies ont et recherchées. Deux évènements ont été créés: le premier, le 10 avril avec les constructeurs et réparateurs navals. Le second se tiendra les 16 et 17 avril, lors du salon Click & Sea.

Culture portuaire commune: le sujet s’est imposé au-devant de l’actualité portuaire nationale avec l’annonce le 14 janvier du Plan de relance des ports. Au cours des derniers mois, le groupe a travaillé avec l’ensemble des membres pour trouver une vision commune. L’aboutissement de ces travaux a permis au CMF de demander en décembre, lors des Assises de la mer, que les autorités ne tardent plus à lancer ce plan.

Attractivité de la France maritime: le groupe en charge de ce thème a d’abord tenté de délimiter son champ d’action puis il a réfléchi à sa valeur ajoutée. Pour y satisfaire, il a adopté une approche synthétique sur la France en général et la France maritime en particulier. Les atouts et les faiblesses du maritime sont actuellement listés. Puis deux notes seront publiées, l’une pour remédier aux faiblesses et l’autre pour capitaliser sur les forces.

Énergies marines renouvelables: atouts et carences de la France ont été passés à la loupe. Parallèlement, ce groupe a cherché à synthétiser l’information sur ces énergies sous plusieurs angles (économiques, sociaux, financiers, réglementation relative au domaine public maritime). Le CMF travaille aujourd’hui sur la nomination d’un parlementaire en mission.

Simulateurs: ces outils doivent permettre de valider les connaissances des marins avant promotion, mais aussi pour faciliter le retour du personnel après une longue interruption. Comme le nombre de simulateurs est insuffisant aujourd’hui, le CMF s’est donc penché sur leur coût et leur financement. L’abandon de l’idée d’un grand centre français de formation se dessine pour pencher plutôt sur une implication plus importante des entreprises dans les entités existantes.

Programme des subventions européennes: compte tenu du foisonnement des programmes de financement au niveau européen, les chiffres varient entre 450 et 700, il a été décidé d de mettre une personne, un étudiant en troisième cycle de préférence, pour les identifier. Mais comme Bruxelles s’est aussi lancé dans cette tâche, le groupe a suspendu ses travaux.

Financement des actions de sûreté: ce groupe a regardé l’état actuel des avancées sur la sûreté pour concentrer ses efforts sur la réflexion du financement des nouvelles mesures. Il va tenter de définir la notion de sûreté en prenant en considération les acteurs impliqués dans le code ISPS, ce que devrait être le niveau de sûreté raisonnable et l’évaluation des risques en France.

Au final, il apparaît que certains ont pu avancer alors que d’autres ont changé d’optique. D’autres groupes de travail sont en cours de constitution pour identifier les actions à mener dans le domaine maritime français.

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