Dunkerque se cherche un horizon

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Pour définir l’attractivité de leur port, les Dunkerquois avancent le plus souvent ces atouts: la qualité de son accès nautique à une heure du détroit du Nord-Pas-de-Calais, la paix sociale, la proximité du Royaume-Uni, de l’espace à mettre en valeur et un hinterland régional non négligeable. Cependant, le port de Dunkerque est aujourd’hui, avant tout, ce qu’a voulu en faire l’État au début des années soixante: une grande base industrielle sur l’eau. L’industrie implantée auprès des quais représente quelque 55 % d’un trafic global de 57 Mt en 2007. La seule sidérurgie et ses activités induites pèsent plus de la moitié de la valeur ajoutée portuaire, manutention et services. C’est aussi en bonne part la puissance des moyens exigés par la sidérurgie qui ont permis de reconquérir d’autres marchés de l’hinterland, notamment dans les vracs.

Cela fait dire à plusieurs des acteurs du port « qu’il faut donner la priorité à qui vous nourrit ». La place l’a compris. Elle cueille aujourd’hui les fruits d’efforts de productivité considérables depuis la réforme de 1992. En investissant 140 M€ par an dans ses installations dunkerquoises de 2005 à 2011, ArcelorMittal prolonge le bail. Et demande au port d’améliorer encore sa compétitivité. La réflexion sur un projet à l’horizon 2020 doit relever ce défi.

La proximité du Royaume-Uni est le second point fort reconnu par le marché. D’abord avec la renaissance du transmanche roulier, qui représente aujourd’hui près de 20 % des tonnages. Mais aussi avec une très forte activité industrielle, qu’il s’agisse du charbon, de l’acier ou des hydrocarbures.

Par contre, hormis quelques niches gagnées et défendues de haute lutte, comme la banane ou les lignes sur le Pacifique Sud, Dunkerque est sèchement recalé au concours des conteneurs. L’attractivité est réelle, mais insuffisante face aux concurrents. Le choix pour l’avenir est stressant: ou bien rendre les armes à moyen terme. Ou bien réinvestir massivement. Avec le risque qui s’attache à l’exercice. Pour gagner, Dunkerque devra convaincre son hinterland naturel, ce qui paraît possible. Mais aussi jouer son atout de proximité avec le Royaume-Uni, en transbordement.

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