Quelle langue parlent vos lieutenants?

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Ce questionnement a pour origine le témoignage d’un commandant et chef mécanicien d’un gros porte-conteneurs. Celui-ci rapporte les faits suivant: « Les deux officiers mécaniciens roumains embarqués ne parlent quasiment pas un mot de français; l’un d’eux seulement parle un anglais à peu près correct. Outre le fait qu’ils sont inaptes à comprendre les conversations, ordres et explications courantes, le comble est qu’ils ne peuvent même pas lire leur suite en français, dont l’une rédigée par le dernier officier roumain à bord. À noter que cette défaillance en langues étrangères (français et anglais) touche également une bonne partie du personnel d’exécution, comme d’habitude. Le second mécanicien étant roumain, lui aussi, la langue de travail des officiers est donc devenue par la force des choses le roumain. […] Si pour l’instant, la situation est gérable, en cas de difficulté ou urgence, il y aura une perte d’efficacité réelle de la chaîne décisionnelle et opérationnelle. De plus, le niveau de ces deux officiers débutants s’avère être à peine celui d’un élève et la confiance à leur accorder quant à la réalisation des travaux et à leur réactivité est limitée. […] Il n’est pas normal que cette situation se répète d’embarquement en embarquement où l’on trouve systématiquement du personnel nouveau tant à la compagnie que dans le métier. […] Si formation il doit y avoir, elle doit porter sur une quantité raisonnable de personnes et non pas deux officiers, un élève officier, un électricien et un ouvrier comme c’est le cas ce voyage. Ou alors il faut […] dédier des navires et des officiers formateurs en supplément, à l’exemple de Mærsk. »

Quid d’un équipage totalement roumain dont le commandant serait francophone?

Avec la parution au JO du 8 avril de la loi 2008-324 sur la nationalité du commandant et de son suppléant, le plus « simple » ne serait-il pas d’avoir un équipage totalement roumain? Une seule langue de travail; des salaires moindres; moins de revendications alimentaires; pas encore de syndicat; etc. La loi précise toutefois que le commandant et son suppléant devront se soumettre « à la vérification d’un niveau de connaissance de la langue française et des matières juridiques permettant la tenue des documents de bord et l’exercice des prérogatives de puissance publique dont le capitaine est investi ». Cette solution extrême ne réglerait pas le problème de la réalité des qualifications, mais les raisons de l’échouement du Bro-Charlotte (lire p. 13) devraient amener à une certaine réserve.

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