Le 8 avril, Dominique Bussereau a réuni les professionnels portuaires pour leur donner les grandes lignes de son plan de relance. Un projet qui sera déposé au Parlement dès le printemps. À la suite de cette table ronde, la Fédération nationale des ports et docks (FNPD-CGT) a réagi en indiquant qu’elle intensifiera les mouvements dans les ports. Depuis le 14 avril, plusieurs actions se déroulent. D’une part, les heures supplémentaires sont supprimées, le travail sera effectué en respectant scrupuleusement les règles de sécurité. Le travail de nuit est supprimé trois fois par semaine. Et enfin, une journée de grève par semaine est décrétée. Selon la FNPD-CGT, la réforme a glissé sur un terrain « totalement idéologique et en aucun cas économique ». Le syndicat réaffirme son refus du transfert du personnel et des outillages dans les sociétés privées, élément essentiel du plan de relance de Dominique Bussereau. Les conséquences de ce plan seront nombreuses selon le syndicat. Il redoute des plans sociaux, « contrairement aux déclarations de François Fillon ». Et d’ajouter que le gouvernement « va faire crever certains ports par la massification des trafics sur trois ou quatre ports ». Des entreprises risquent de disparaître. Quant aux investissements prévus, il va consister « à faire payer les collectivités territoriales et donc les citoyens via l’impôt pour ensuite tout bazarder aux intérêts privés ».
Le syndicat majoritaire des personnels portuaires a proposé sa solution empreinte « d’intelligence, d’intérêt général, consensuelle et donc durable ». N’étant pas écouté, il se rebelle et cite Coluche: « En dictature c’est ferme ta gueule, en démocratie c’est cause toujours. » Alors, il appelle à la résistance, comme au lendemain de l’appel du 18 juin 1940 par le Général de Gaulle. Une résistance qui prend malgré tout un caractère plus pacifique et plus ouvert. La dernière phrase du tract de la FNPD-CGT rappelle qu’elle est disposée, malgré tout, à poursuivre le dialogue.
Journée d’action le 17 avril à Dunkerque
La journée d’action de la CGT est prévue le 17 avril. Selon les premières informations, le port Ouest sera peu touché. Les principaux endroits visés seront les écluses, privées de haleurs, et les quais du port Est privés de grutiers. Les quais d’ArcelorMittal n’ont pas été touchés, ils sont servis par les adhérents de la CSOPMI qui ne suivent pas ce mouvement.
Grève de 24 heures à Nantes/Saint-Nazaire le 17 avril
À l’appel de la FNPD, les salariés du Port autonome de Nantes/Saint-Nazaire ont observé une grève de 24 heures le 17 avril pour protester contre le plan de relance des ports autonomes. Il prévoit notamment le transfert d’ici à deux ans des personnels des outillages publics à des opérateurs privés. À Nantes/Saint-Nazaire, 250 à 300 personnes sont concernées (grutiers, portiqueurs, personnel de maintenance et administration). En outre, ils ne devraient pas travailler les samedis et dimanches. Le mouvement devrait être également suivi par les dockers.
Grève le 18 avril au Havre
Comme dans les autres grands ports français, Le Havre a connu plusieurs mouvements de grève conformément à l’appel de la fédération nationale des ports et docks CGT (FNPD). La suppression des heures supplémentaires et des travaux exceptionnels a été respectée tout au long de la semaine principalement chez les portiqueurs. Les dockers ne se sont pas joints au mouvement. La grève du travail de nuit a démarré dans la nuit du 16 au 17 avril pour se terminer dans la nuit du 18 au 19. L’arrêt de travail de 24 heures a pris effet le 18 avril à six heures.