Le navire de croisières à voiles Ponant, détourné par des pirates dans le golfe d’Aden, est mouillé au large de Garaad en Somalie depuis le 7 avril. Il appartient à la Compagnie des îles du Ponant, filiale du groupe CMA CGM. L’aviso français Commandant-Bouan se trouve à proximité. Le contact avec les pirates a été établi.
L’attaque par une dizaine de pirates armés à bord de deux petites embarcations s’est produite le 4 avril en début d’après-midi dans les eaux territoriales somaliennes. Mais le commandant du Ponant a eu le temps d’envoyer un message d’alerte. Le navire venait des Seychelles avec une trentaine de membres d’équipage, dont 22 Français (6 femmes), et ne transportait aucun passager. Les pirates n’ont pu accoster à Garaad, car des miliciens des autorités locales de la région autonome du Puntland (centre de la Somalie) lui en ont interdit l’accès. Une cellule de crise a été ouverte le 4 avril au siège de CMA CGM, dont un porte-parole a indiqué que les otages sont bien traités et que la situation est calme. Cette information a été confirmée sur place par l’agence Reuters, citant un notable proche de certains des pirates.
Dès le 4 avril, le Premier ministre François Fillon a déclenché l’alerte Pirate-Mer. Les autorités somaliennes ont donné leur accord pour la poursuite du Ponant, a indiqué le ministre de la Défense Hervé Morin. Outre le Commandant-Bouan, la surveillance est assurée par un avion de patrouille maritime Atlantique-2 qui effectue des missions de reconnaissance sur zone à partir de la base militaire française de Djibouti, à 1 000 km au nord-ouest de Garaad. Une équipe du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a rejoint à Djibouti les nageurs de combat du Commandement des opérations spéciales, qui y sont prépositionnés. Mais à l’heure où nous mettions sous presse, l’heure était à la négociation. Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a confirmé l’existence d’un contact avec les pirates et rappelé que les derniers actes de piraterie dans la région se sont « soldés par des règlements et sans effusion de sang ». Il a indiqué que cela peut prendre « énormément de temps ».
Les pirates ont l’habitude de gagner la terre et d’engager des négociations sur une rançon. « Nous n’avons pas les moyens militaires de combattre les pirates, a déclaré à Reuters Ahmed Saiu-id Ow-Nur, ministre somalien des Ports pour le Puntland, ils disposent de bateaux rapides, d’armes sophistiquées et l’argent des rançons, qu’ils ont obtenues lors de la capture d’autres navires, fait leur force ». Une force navale internationale patrouille en permanence dans la région.