Les principaux opérateurs du secteur tablent sur une poursuite de la croissance du trafic roulier. L’industrie automobile espagnole n’est pas pour l’instant menacée par les pays d’Europe orientale et les constructeurs continuent à investir (plus de 60 % des exportations se font par la voie maritime). Mais surtout, en Espagne on croit dur comme fer au développement du transport maritime à courte distance (TMCD), avec la France et l’Italie principalement, qui n’est possible qu’avec de nouveaux investissements dans les ports
À Barcelone, la société Autoterminal, leader du trafic roulier, s’est spécialisée dans l’importation de véhicules neufs en provenance d’Asie (Japon et Corée). Elle envisage de construire un cinquième espace vertical de quatre étages d’une superficie de 4,7 ha permettant d’accueillir 2 666 véhicules qui viendront d’ajouter aux 36,4 ha actuels (capacité: 20 732 véhicules). Trasmediterranea vient d’obtenir l’autorisation officielle pour réorganiser son activité (véhicules, camions et remorques) dans une seule concession sur le quai de Saint-Bertrand: la superficie passera de 100 000 à 152 000 m2 et la ligne de quai sera presque doublée, de 651 à 1 260 m. La compagnie pourra traiter cinq navires simultanément au lieu de trois actuellement. Enfin, l’adjudication d’un nouvel espace destiné au TMCD sur le quai de la Côte est prévue cette année.
Valence, le rival traditionnel de Barcelone, n’est pas en reste. À Sagonte, port qui dépend de l’Autorité portuaire de Valence (APV), Toyota Motor Europe va mettre en service à la mi-avril son centre logistique de véhicules (CLV) sur une concession de 200 000 m2. À la même date, Bergé commencera à opérer le nouveau Terminal Multimarca. À Valence même, une vaste réorganisation est en cours. La zone consacrée au roulier va être réaffectée aux conteneurs et transférée à un nouveau quai dont la construction est pratiquement terminée. Les adjudications d’espaces sont en cours. Europark Express devrait obtenir 40 000 m2; et Valencia Terminal, qui gère le trafic de véhicules neufs du groupe Fiat et celui de Grimaldi (TMCD), 170 000 m2. Ford, qui dispose d’une usine près de Valence, a obtenu 90 000 m2.
En Galice, plusieurs projets sont à l’étude. Le terminal de Bouzas à Vigo, par lequel transitent les véhicules et les composants de Citroën, est saturé: il est envisagé une extension de capacité dont les modalités n’ont pas encore été définies. Le projet est d’autant plus nécessaire que la ligne Vigo/Saint-Nazaire opérée par Trasmediterranea a toutes les chances d’être sélectionnée dans le cadre du projet d’ADM France-Espagne. À la Corogne, l’autorité portuaire vient de lancer l’appel d’offres pour la construction du premier terminal roulier.