« Face au chantage, Aker Yards cède au racket ». C’est en ces termes que la direction du chantier de construction naval de Saint-Nazaire a annoncé qu’il versait, le 1er avril, « sans négocier » 7 300 €, s’ajoutant au 700 € de salaire transmis ce week-end, ainsi qu’un billet d’avion, aux trois peintres grecs en grève de la faim depuis 19 jours. Les trois ouvriers avaient été embauchés, puis remerciés par Elbe, le sous-traitant allemand du chantier naval. Ils réclamaient 8 000 € d’arriéré de salaire.
Cette décision a été prise « face aux risques certains de perturbation de la cérémonie de lancement du paquebot MSC-Poesia (le 1er avril), alors que nous sommes en négociations avec MSC pour la signature d’une prochaine commande ». Par ailleurs, la direction du chantier regrette que « cette affaire n’ait pu être jugée en droit par le conseil des prud’hommes. La CGT n’avait certainement aucun intérêt à affronter le droit du travail. Elle a préféré manipuler trois personnes en les conduisant dans une situation dangereuse pour leur santé, voire leur vie ». Cette décision a aussi été motivée par le fait de ne pas donner « une image de notre ville qui entraîne l’envie d’aller construire des navires ailleurs qu’à Saint-Nazaire… à un moment où nous avons besoin d’investissements européens pour garantir la pérennité de cette activité dans la région ».