NFTIou n’est pas en cessation de paiements. Le premier trimestre a été « acceptable », indique Jakob Sidenius. Mais l’arrêt des escales directes des lignes Asie de Mærsk début avril fera chuter le chiffre d’affaires (20 M€ en 2007) de plus de 40 %. L’adéquation des ressources humaines aux besoins, et la présence de dockers à des postes que le p-.d.g. estime inadéquats à ce statut sont les deux pierres d’achoppement. Jakob Sidenius exclut les licenciements secs et compte abaisser la charge fixe en réduisant la part de l’intérim et par l’application des accords de place entre manutentionnaires. L’entreprise emploie 170 équivalents temps plein, dont 40 dockers ETP intérimaires. La loi de sauvegarde permet de « donner un cadre à la négociation et de se donner du temps » en raison des « progrès insuffisants » des négociations avec le syndicat CSOPMI depuis le début de l’année.
Pour le secrétaire général de la CSOPMI, Franck Gonsse, le groupe AP Møller Mærsk porte la responsabilité de la crise, puisque sa filiale Mærsk Line cesse les escales qui nourrissent le terminal. « Dans le monde, les navires de Mærsk représentent 60 % du chiffre d’affaires des terminaux d’APMT », souligne-t-il. Le syndicaliste estime donc que le groupe danois bafoue les engagements qu’il a pris en devenant majoritaire de NFTIou, avec le soutien de la CSOPMI. Des prises de paroles sont prévues sur le terminal, mais « le traitement des navires ne sera pas perturbé », promet Franck Gonsse.
L’ancien président de NFTI condamné pour « discrimination à l’embauche »
Sur plainte déposée par la CSOP CGT affiliée à la FNPD, le syndicat majoritaire chez les dockers au port de Dunkerque avant l’été 1992, le tribunal de grande instance de Dunkerque a condamné Philippe Revel, ancien p-.d.g., à 2 000 € d’amende, pour discrimination à l’embauche, et le représentant CSOPMI (le syndicat aujourd’hui majoritaire) à 1 500 € pour complicité. Le Tribunal a estimé que, lors de la campagne précédent les élections de délégués du personnel, les candidats affiliés à la CSOP CGT avaient été empêchés de travailler et donc en fait avaient été interdits de quais. La CSOP-CGT reçoit l’euro symbolique de dommages et intérêts.