Au premier jour du mouvement, dès 6 heures du matin, l’activité portuaire de Marseille-Fos s’est interrompue. Les agents du PAM, rejoints par les dockers, ont installé jusqu’à 13 heures des barrages filtrants aux portes d’accès des terminaux de Fos et de Marseille. La libre circulation est accordée aux passagers à l’embarquement, des engins de secours et des usagers du port en véhicule léger. Aucun camion de marchandises n’a pu ni entrer ni sortir, à l’exclusion des ensembles routiers en retour ou à destination de la Corse. Dans le calme, l’activité portuaire phocéenne a été arrêtée pour les activités conteneur, pétrole, vracs solides et réparation navale (échouage des navires). Un navire roulier à destination de la Corse ainsi qu’un ferry vers l’Algérie ont pu fonctionner dans des conditions normales. Un navire de croisière qui devait escale a été dérouté bien que le terminal croisière soit ouvert. Dans l’ensemble des bassins du port, Fos et Marseille, 19 navires sont touchés par la grève. Selon les estimations de la direction du PAM, près de la moitié de l’effectif disponible a observé en arrêt de travail. Le mouvement qui a montré une forte détermination, a bien plus touché les exploitants que les administratifs.
« Depuis trois mois, nous avons su faire preuve de patience et de sérénité », a déclaré Pascal Galéoté, secrétaire général CGT des agents du PAM. Commentant les transferts des agents du PAM vers les entreprises de manutention, il diagnostique: « L’autorité portuaire sera affaiblie, elle n’aura plus de moyens puisqu’une partie de ses grands revenus dont la redevance outillage disparaîtra. Le service public ne sera donc plus qu’une coquille vide. » Pour Antoine Montoya, secrétaire général CGT des dockers de Marseille: « Le gouvernement n’est pas clair sur ce dossier. » Ajoutant que, « par ce mouvement, nous avons voulu sanctionner cette position, mais nous sommes toujours prêts à poursuivre les négociations ».