Le président-directeur général de DCNS, Jean-Marie Poimboeuf, et le directeur général, Bernard Planchais, ont présenté les résultats obtenus et les perspectives de 2008 au cours d’une conférence de presse le 6 mars à Paris. Ils ont précisé que les chiffres de 2007 ne sont pas exactement comparables à ceux de l’année précédente, en raison de l’entrée de l’équipementier électronique de défense et de sécurité Thales dans le capital (25 %) de DCN, devenu DCNS et qui a récupéré ses activités navales. Cela s’est traduit par une augmentation de ses effectifs qui atteignent 12 723 salariés fin décembre. Le chiffre d’affaires par personne est ainsi passé de 218 000 € à 222 000 € en un an. En outre, DCNS a bénéficié de 1,2 Md€ de commandes supplémentaires. Enfin, le capital de DCNS sera bientôt ouvert au personnel.
Le résultat d’exploitation se monte à 203 M€ avant amortissement des écarts d’évaluation avec une marge opérationnelle de 7,2 % du chiffre d’affaires. Le résultat net a atteint 174 M€ et la trésorerie 981 M€.
Les activités en 2007 en France concernent notamment la livraison du bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, les essais à la mer des frégates antiaériennes Forbin et Chevalier-Paul, le début des constructions des frégates européennes multimissions (FREMM) et des sous-marins nucléaires d’attaque de type Barracuda ainsi que l’assemblage final du SNLE Le-Terrible. Ce dernier a été lancé le 21 mars en présence du président de la Rébublique, sa mise à la mer effective étant prévue au second semestre.
À l’export, ont été livrés deux frégates de type La-Fayette à Singapour et un sous-marin à propulsion diesel-électrique Scorpène à la Malaisie. Les travaux du 2e Scorpène pour la Malaisie et du premier Scorpène pour l’Inde ont commencé. Parallèlement, DCNS poursuit son implantation à l’étranger: Arabie Saoudite, Bulgarie, Chili, Grèce, Inde, Italie, Malaisie et Singapour. En revanche, les relations avec le chantier espagnol Navantia, partenaire de DCNS dans le projet Scorpène, se détériorent. « Il y a quinze ans, l’objectif était de coopérer à l’export et sur le plan national, a déclaré Jean-Marie Poimboeuf, or l’Espagne développe son propre projet avec les États-Unis (Lockheed Martin). Nous discutons pour les convaincre de rééquilibrer la coopération qui ne l’est plus aujourd’hui, notamment sur le développement d’un sous-marin pour la Turquie. Si ce n’est pas possible, chacun doit retrouver sa liberté. »
Enfin, DCNS espère profiter de l’essor du nucléaire civil. Il entend valoriser les compétences de son site d’Indret, qui réalise des composants pour les sous-marins nucléaires d’attaque, les SNLE et le porte-avions Charles-de-Gaulle avec Techicatome. Ses sites de Brest, Toulon et Cherbourg sont équipés pour le chargement et le déchargement des « cœurs » nucléaires et la fabrication de sas de fermeture. Des discussions sont en cours avec Areva pour coopérer notamment sur les installations du réacteur expérimental thermonucléaire international ITER, en construction à Cadarache.