La direction du port autonome l’a annoncé le 7 mars à ses administrateurs lors d’une réunion du conseil d’administration. Les représentants des personnels, ainsi que Jean-Louis Jegaden, conseiller général PC siégeant au CA au titre de son mandat départemental, ont regretté cette décision, estimant que le dock flottant aurait pu servir de base à la déconstruction des navires en France. « La vente du dock flottant laisse par ailleurs le port du Havre sans moyen technique pour répondre à une quelconque avarie de navire de grande taille alors même que le trafic ne cesse de se développer », estime Jean-Louis Jegaden.
La mise en vente du dock flottant remonte à plus de deux ans. Mais à l’époque, la direction du port, en pleine affaire du retour tumultueux de l’ancien porte-avions Clemenceau, avait dû renoncer sur injonction du gouvernement, au printemps 2006. La raison: l’éventuelle mise en place en France d’un pôle de démantèlement des navires… Il y a quelques mois, le processus de vente a repris. Cédé aux enchères par le service des Domaines, cet outil industriel unique en Europe aurait été plébiscité par plusieurs groupes industriels internationaux. Au mieux disant, mais pour un montant gardé confidentiel, la décision est tombée. Le dock s’apprête donc à quitter le territoire national. D’ici l’été, cet équipement, avec ses 310 m de longueur et capable d’accueillir des navires de 200 000 tpl, sera détaché de son quai. Dans un impressionnant convoi, il mettra le cap vers la Grande-Bretagne. Dans un premier temps, il devrait y être démonté avant d’être transféré finalement chez son nouveau propriétaire, les chantiers Grand Bahamas Shipyards, basé à Freeport, aux Bahamas.