La réforme des ports autonomes, lancée par le gouvernement le 14 janvier, semble subir quelques à-coups. Le 10 mars, une réunion s’est déroulée dans les locaux du ministère des Transports à la Grande Arche de la Défense. Peu d’informations ont filtré. Il semble cependant que, pour poursuivre les négociations sur l’organisation du travail, la partie ouvrière ait fait un préalable de l’abandon du principe même de transfert des outillages et des personnels. Une condition de nature à bousculer toute la logique de la réforme. Les organisations patronales, n’étant pas en mesure de modifier de leur propre chef les contours du plan gouvernemental, ont renvoyé ce débat sur le ministre. Cette réunion est intervenue après l’échec des discussions qui se sont tenues le 6 mars.
Reprenons le fil des événements. Le 14 janvier, François Fillon annonce à Marseille avoir confié une mission à Dominique Bussereau pour mener une réforme des ports autonomes. Dès le lendemain, le secrétaire d’État aux transports reçoit les principaux participants de cette réforme: les directeurs de port, les syndicats et les représentants des manutentionnaires et des professionnels portuaires. Le ministre accorde un délai d’un mois à l’ensemble des ports pour mener des discussions au plan local sur l’état de chaque port autonome. Pendant ce temps, le secrétaire d’État aux transports se rend dans plusieurs ports et reçoit, à son ministère, les autres. Le 21 février, Dominique Bussereau organise une table ronde au cours de laquelle il appelle les partenaires sociaux à mener des négociations sur les conditions de cette réforme, notamment sur le rapprochement des deux conventions collectives et les conditions de travail. S’inscrivant dans cette logique, syndicats et organisations patronales (Unim, pour les manutentionnaires et Upaccim pour les ports autonomes) se rencontrent une première fois pour aborder le programme de travail le 6 mars. Après plusieurs heures de discussions, les parties se séparent sur un constat d’échec. « Contre toute logique, nous avons dû constater que l’Upaccim était enfermée dans une position idéologique ne permettant pas l’ouverture de toute façon incontournable. L’Unim restant dans un positionnement strictement économique », a indiqué la FNPD-CGT dans un tract à la suite de cette réunion. Le ministre souhaitant que le processus de réforme engagé se poursuive, a missionné le directeur de la DTRMF (Direction des transports routiers, maritimes et fluviaux), Jean-Paul Ourliac, pour organiser une nouvelle réunion et remettre les partenaires sociaux autour de la table. C’était chose faite le 10 mars. Cependant à l’issue de cette réunion du 10 mars, des menaces de grèves dans les ports demeurent pour les jours à venir. La FNPD, qui malgré tout semble jouer la carte de la négociation, était réunie en conclave le 11 mars. Affaire à suivre.