En septembre dernier, le courrier du président de l’Union des ports autonomes et des CCI maritimes (Upaccim) envoyé au ministre Jean-Louis Borloo et au secrétaire d’État, Dominique Bussereau était déjà nuancé vis-à-vis de la réforme des ports autonomes (JMM du 12/10/2007, p. 15). En bref, l’Upaccim était favorable à une approche pragmatique, mais jugeait préférable d’attendre un peu pour réorganiser la gouvernance des ports autonomes pour préserver la « cohésion des places portuaires ». Réélu à l’unanimité à la présidence de l’Upaccim, Michel Quimbert présentait le 21 février, la synthèse des débats « particulièrement denses » qui eurent lieu sur le même sujet dans les conseils d’administration des ports.
Et visiblement, il n’y a pas que le personnel des ports autonomes qui doute à lire les « conclusions communes aux places portuaires ». « Des administrateurs ont mis en avant une visibilité insuffisante au stade actuel sur la viabilité économique de certaines entreprises de manutention après transfert de l’outillage. L’identification des conditions permettant de garantir la performance de ces entreprises est un préalable pour convaincre tant les entreprises concernées que les salariés appelés à y travailler, de la pertinence du modèle économique retenu ».
Le modèle esquissé de gouvernance « appelle des réserves: les acteurs du monde économique souhaitent rester présents au sein des conseils d’administration des ports autonomes pour être véritablement associés à la réflexion stratégique qui devra être […] le centre de leurs travaux. […] Des doutes ont été manifestés quant à la volonté ou la capacité de l’État à dégager les financements nécessaires pour améliorer la desserte terrestre des ports et mettre en œuvre la relance des investissements. Des inquiétudes se sont parfois exprimées qu’à l’occasion de la mise en place du plan, des appels d’offres soient lancés qui pourraient favoriser l’arrivée de nouveaux opérateurs ayant une assise financière plus large au détriment du tissu local des entreprises portuaires. Il en est de même de la crainte exprimée de voir se créer des monopoles privés dans le domaine de la manutention au détriment des clients du port. La nécessité de procéder à une évaluation approfondie des conséquences fiscales et parafiscales de la réforme a été soulignée. »
Ceci rappelé « la grande majorité des membres de nos conseils adhère à ce plan de relance dans toutes ses composantes », souligne Michel Quimbert; l’Upaccim est prête à participer à toutes concertations permettant sa réussite. Il n’est donc pas impensable qu’une éventuelle opposition de la FNPD CGT puisse être favorablement, mais discrètement accueillie.