Gazprom renonce à son projet sur la Baltique, mais pas au South Stream

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L’usine de la Baltique aurait été construite dans le Leningrad Oblast, à proximité des ports de Vyborg et Saint-Pétersbourg. Son financement de 3,5 Md$ (2,39 Md€) aurait été assuré par la Baltic Liquefied Gas Company, coentreprise de Gazprom Germania (80 %) et de Sovcomflot (20 %). Le 7 février, le conseil d’administration de Gazprom a finalement jugé le projet moins compétitif que la construction du gazoduc Nord Stream (lire p. 20) entre Vyborg et Greifwald (Allemagne) et l’exploration du gisement de gaz naturel de Shtokman dans le secteur russe de la mer de Barents. Le projet Shtokman, en coopération avec les groupes français Total et norvégien Statoil Hydro, prévoit aussi la construction d’une usine de liquéfaction de gaz.

D’autre part, Gazprom doit signer avec la Hongrie, le 28 février à Moscou, un accord portant sur le gazoduc South Stream. Ce projet de 10 Md€ initié par Gazprom et le groupe énergétique italien ENI vise à acheminer le gaz sibérien en Europe. Sa capacité, estimée annuelle à 30 Mdm3, suffirait à la demande d’un pays de la taille de l’Espagne. Selon le Premier ministre hongrois Frenc Gyurcsany, le tronçon traversant la Hongrie sera réalisé par une coentreprise à 50-50 entre Gazprom et une société publique hongroise. « Sa capacité sera d’au moins 10 Mdm3 par an, a-t-il précisé, les besoins hongrois sont de l’ordre de 15 Mdm3 ». Il en évalue le coût à 2 M$ (1,37 Md€), récupérable sur quinze ans. L’accord russo-hongrois a été finalisé le 25 février lors d’une visite à Budapest du vice-Premier ministre russe Dmitry Medvedev, également candidat à l’élection présidentielle du 2 mars. Ce dernier s’est auparavant rendu à Belgrade pour conclure un accord sur la construction d’un tronçon serbe de South Stream à partir de 2012.

Pour les analystes, South Stream se pose en concurrent du projet Nabucco, qui doit acheminer le gaz d’Azerbaïdjan vers l’Europe du Sud via la Turquie. Dmitry Medvedev estime qu’aucun n’aura d’impact négatif sur l’autre. De son côté, Frenc Gyurcsany souhaite que les deux gazoducs passent par la Hongrie. Enfin, Alexei Miller, directeur général de Gazprom, pense que South Stream, qui doit entrer en service en 2013, suffira aux besoins de l’Europe du Sud et de l’Est.

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