Le drame avait eu lieu le 15 novembre 2003, à Saint-Nazaire. 16 personnes avaient perdu la vie, et 29 autres avaient été blessées, lors de l’effondrement d’une passerelle reliant le quai au Queen-Mary-2. Soit, une chute de 18 m entre la cale où se trouvait le paquebot géant de la Cunard construit par les Chantiers de l’Atlantique. La passerelle ayant été conçue et fabriquée par la société Endel.
Le 11 février, le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire a rendu son jugement. Il a condamné chacune des deux sociétés, en tant que personne morale, à payer une amende de 150 000 € pour le délit, et 11 amendes de 2 500 € pour les contraventions. Les dommages et intérêts s’élèvent à 9,4 M€, dont 4 millions ont été versés au titre de provision. Il faut ajouter 718 000 € d’indemnité pour frais d’avocats. Le tribunal a notamment retenu « le défaut d’organisation dans la chaîne des contrôles » pour les Chantiers de l’Atlantique, et le fait que la passerelle n’avait pas été « construite dans les règles de l’art » pour Endel.
La peine est moins forte que les réquisitions prononcées par le procureur de la République pendant le procès en octobre. Il avait demandé 307 500 € d’amende pour chaque entreprise, trois mois de prison avec sursis à l’encontre des huit salariés, quatre dans chaque société. Ils ont tous été relaxés.
Pour la première fois dans un accident autre qu’aérien, un tribunal a reconnu l’existence d’un « préjudice exceptionnel d’angoisse » pour les 45 personnes qui se trouvaient sur la passerelle au moment de son écroulement dans la forme d‘armement.
Même si les deux entreprises ont été condamnées, les parties civiles n’acceptent pas la relaxe des salariés. « Il y a de la colère, de l’incompréhension et de la stupeur », a souligné le président de l’association des victimes du Queen-Mary-2. Le parquet pourrait faire appel d’ici à 10 jours.