En coopération avec l’ISF/ICS, l’ITF a annoncé, lors d’une conférence de presse à Londres le 1er février, la promotion en commun des « Directives sur le traitement équitable des navigants en cas d’accident maritime », adoptées en octobre 2006 par l’OMI et l’Organisation internationale du travail (OIT). Ces directives prévoient notamment les droits pour tout navigant d’être protégé de toute intimidation pendant les enquêtes sur les accidents, d’accès aux services juridiques et consulaires, à un interprète et au contact avec sa famille. « En tant qu’employeurs responsables, nous estimons très important d’appliquer les directives de l’OMI et de l’OIT, a déclaré Tony Mason, secrétaire général de l’ISF/ICS, les navigants doivent être traités avec dignité et respect. »
Selon les représentants de trois organisations représentatives, tout a commencé avec l’emprisonnement sans procès et pendant plusieurs mois de huit membres de l’équipage du pétrolier Tasman-Spirit, qui s’était échoué à l’entrée du port de Karachi en juillet 2003 en répandant environ 27 000 t de fioul. Cette épreuve a gravement affecté les intéressés et démoralisé la profession dans son ensemble. Les directives, qui intègrent des clauses des conventions internationales sur les droits de l’homme, visent à servir de « code de bonne conduite » aux États côtiers, États du pavillon, États fournisseurs d’équipages, armements, opérateurs et marins eux-mêmes. Un an après leur entrée en vigueur et pour rappeler aux États leurs responsabilités, l’ITF, l’ISF et l’ICS se sont mis d’accord pour:
• lancer un campagne mondiale avec 35 000 affiches rédigées en anglais et dans les principales langues des navigants pour les informer sur leurs droits;
• encourager leurs membres, à savoir syndicats et associations nationales d’armateurs, à demander l’aide de leurs gouvernements pour promouvoir ces directives et les faire respecter;
• écrire au secrétaire général de l’OMI, Efthimios Mitropoulos, et au directeur général de l’OIT, Juan Somavia, pour les informer de cette campagne.
« C’est une occasion unique et historique pour les organisations représentatives des travailleurs et des employeurs de joindre leurs forces pour faire comprendre que les navigants doivent être traités correctement, ajouté David Cockroft, secrétaire général de l’ITF, c’est un grand pas en avant pour rendre la profession de marin plus attractive et plus efficace, ce que nous souhaitons tous ». La demande aux États concernant les accidents dans leurs eaux territoriales vise à arrêter « la transformation des navigants en boucs émissaires et qui nous concerne tous, a-t-il ajouté, la réaction de trop nombreuses autorités publiques est de sortir les menottes d’abord et de découvrir ce qui s’est passé ensuite ». Mais il y a aussi un message pour les États du pavillon, a conclu David Cockroft: « Nous voudrions que tous comprennent que, lorsqu’ils exploitent un navire, ils ne se contentent pas d’acquitter les droits d’immatriculation mais endossent des responsabilités très sérieuses en ce qui concerne la protection et la défense des marins qui l’arment ».