Mise en œuvre en 2000, la taxe au tonnage a été soumise à la Commission européenne pour réévaluation périodique. Les modifications demandées figurent dans un projet de loi présenté par le Trésor public et qui prendront effet en avril prochain. Elles concernent notamment l’éviction des navires spécialisés, comme les câbliers, dragues, navires supports de plongée et ceux de recherches océanographiques.
« La Commission n’a pas un besoin impérieux de limiter l’aide publique au transports maritime de cette façon, a déclaré Mark Brownrigg, directeur général de la Chambre de l’armement, diviser le monde maritime entre les opérations de transport de marchandises et de personnes d’un port à l’autre et celles des transports au profit d’autres activités maritimes… n’a aucun sens! Cela a pour effet direct de saper certains objectifs fondamentaux de ces directives, à savoir relancer l’emploi chez les navigants et les qualifications maritimes au sein de l’Union européenne ».
Mark Brownrigg s’est insurgé contre le fait que le Royaume-Uni n’a reçu aucun préavis sur ces modifications lors de la précédente révision de 2004. « Les modifications imposées manifestent un durcissement sous-jacent de la mise en œuvre de la politique de la Commission en ce qui concerne l’aide publique au secteur maritime », a-t-il ajouté.
De son côté, le consultant Moore Stephens estime que « la taxe britannique au tonnage restera un régime stable et solide, car les modifications n’affecteront que quelques armements. Toutefois, ce sera très décevant pour les armements concernés qui ont pris un engagement sur la taxe au tonnage pour dix ans ». Selon lui, les autorités politiques et administratives prennent une position « raisonnable » et offrent aux armements les plus touchés la possibilité de discussions individualisées et tous ceux qui envisagent de quitter le régime devraient essayer d’en profiter.