Aucune information supplémentaire n’a été divulguée lors du passage de Dominique Bussereau à Marseille. Pas plus avec la soixantaine de personnalités « grands » élus, représentants des professions portuaires et du monde économique et des organismes publics. Que devant les responsables syndicaux (CFDT, FO, SPAM et SPICPAM), groupe dont la CGT, majoritaire, s’était exclue fidèle à sa ligne de refus de négociations sur le plan local. Quant à l’encadrement du PAM, rien n’a filtré de la rencontre.
Seul chiffre confirmé par Dominique Bussereau, les 2 000 agents des ports autonomes qui devraient être transférés au privé. Qui, quand et dans quelles conditions? Il faudra attendre fin mars, date à laquelle sera déposé le projet de loi à l’Assemblée nationale à l’occasion de la reprise des travaux parlementaires, pour être éclairé.
Pas de réponse non plus sur le montant du grand effort d’investissement promis de l’État. « Il sera provisionné pour chaque port à partir de contrats d’objectifs ». Le secrétaire d’État qui était surtout venu écouter, n’a soulevé aucune vague. Il a répété les grandes lignes. « Le texte n’est pas écrit. Nous venons avec une volonté politique et des principes. Il faut donner aux ports la place qu’ils ont perdue par une nouvelle organisation et un plan d’investissement. Nous devons participer à la formidable croissance du trafic mondial et ne plus être au fond de la classe, à côté du radiateur ». Et d‘ajouter,« les réformes bouclées à l’avance sont des réformes vouées à l’échec ». Selon lui, la nécessité du changement est unanime dans les ports.« Tout le monde partage l’idée qu’on doit pousser ». Dans le même sens? Comme ailleurs, le représentant CGT, ici Pascal Galéoté pour le PAM, s’est contenté de remettre un courrier pour aussitôt s’en aller. L’attitude laisse Dominique Bussereau philosophe: « S’ils ne viennent pas par la porte A, on les verra à la porte B ». À Paris donc, où à partir du 13 février, date à partir de laquelle l’obligation de réserve dans le cadre des élections municipales, empêchera le ministre de se déplacer. Il lui restera alors six semaines pour continuer et concrétiser les discussions pour déposer le texte devant les députés.