« Le recentrage des missions du PAM » devrait se traduire par le transfert vers le privé de 600 à 900 de ses agents sur un effectif total d’environ 1 500. C’est ce dont ont convenu Christian Garin et Guy Janin, respectivement président et directeur du port. Le périmètre de l’impact de l’article 112-12 du Code du travail (cession de branche d’activités) sur lequel s’appuiera cette restructuration, n’est pas encore cerné. À Marseille, la réforme portuaire ira beaucoup plus loin que la simple affectation au privé (principe du commandement unique) des portiqueurs du PAM sur le futur terminal Fos 2XL opéré par Port Synergy et MSC. C’est l’ensemble du système d’exploitation (grues, portiques, équipements de manutention), qui devrait être versé au privé dans les conditions qui seront établies dans les deux mois à venir. D’abord les 140 portiqueurs (dont 40 à l’Est) et 20 à 30 grutiers de Marseille-Fos, avec le personnel de maintenance des engins de manutention. Ensuite les 228 agents affectés aux terminaux hydrocarbures de Fos et Lavéra. Mais aussi la poignée d’accoreurs et de l’équipe intervenant sur les formes de radoub, ou le personnel du terminal croisières dont l’exploitation sera bientôt concédée. Également concerné, le personnel qui gère les fluides (eau, électricité, télécoms). Une affaire importante lorsqu’on sait que le volume d’eau industrielle et potable traité par le premier port de France avoisine la consommation de la ville de Nice (382 000 habitants). Enfin, le réajustement de divers services généraux qui accompagnera ces départs massifs.
Comme le lui a demandé sa tutelle, la direction du PAM a déjà commencé à informer les représentants du personnel, excepté la CGT qui s’est refusée à se prêter au principe d’une négociation locale. Ce syndicat, majoritaire au PAM, organisera les 28, 29 janvier et 1er février trois assemblées générales dans le cadre d’une grève sur les trois sites de Marseille, Fos et Pétrole. Se dirige-t-on vers une explosion sociale?