Le groupe public Gazprom envisage de commander des plates-formes pour l’exploitation du gisement de Shtokman en mer de Barentz. De nouveaux sites vont commencer à produire au large de l’île de Sakhaline. L’exploration se poursuit également en Arctique pour compenser la baisse de la production en Sibérie occidentale. Toutefois au cours des cinq dernières années, Gazprom n’a confirmé qu’une seule grosse commande auprès d’un chantier russe pour son site pétrolier de Prirazlomnoye dans la mer de Kara. « Il faudra de 30 à 35 plates-formes pour développer le plateau continental, a indiqué le ministre russe de l’Énergie Viktor Khristenko au cours d’une conférence de presse à Moscou en novembre dernier, vu leur technologie atypique, cela représente des investissements de 15 à 20 Md$ (10,44 à 13,92 Md€). »
Pour la construction de navires, les armements russes préfèrent commander des navires de tailles petites ou moyennes en Russie. « Les chantiers russes ne peuvent construire de navires de plus de 70 000 TPL, a déclaré Viktor Khristenko, cela ne veut pas dire que nous voulons construire des unités de 500 000 TPL. Les chantiers chinois le font très bien. Nous avons besoin de navires de 140 000 à 160 000 TPL en mer Baltique et en Extrême-Orient. » Selon lui, les chantiers étrangers couvriront les besoins des armements russes jusqu’en 2012 mais probablement pas au-delà. Le gouvernement russe a approuvé un investissement de 90 milliards de roubles (2,53 Md€) d’ici à 2016 dans le développement de technologies maritimes. D’ici là, trois chantiers navals devraient être construits en Russie. Mais, trois questions restent à régler: des salaires plus élevés, un rouble plus fort et une productivité trop faible.
Regard en arrière
À la disparition de l’Union soviétique, de nombreux chantiers russes ont fait faillite ou n’ont guère obtenu de commandes pendant des années. Les chantiers étrangers en ont profité, surtout Keppel Corp (Singapour), premier constructeur mondial de plates-formes de forage. Au cours des dix dernières années, les entreprises russes et étrangères ont passé des commandes de plates-formes et de navires se montant à plusieurs milliards de dollars auprès de chantiers étrangers après la découverte de nouveaux gisements.